Européennes 2024 : les bureaux de vote ouvrent en Nouvelle-Calédonie, avec une organisation aménagée

Pour les européennes, les bureaux de vote ont ouvert avec quelques aménagements en Nouvelle-Calédonie (photo d’illustration).
LUDOVIC MARIN / AFP Pour les européennes, les bureaux de vote ont ouvert avec quelques aménagements en Nouvelle-Calédonie (photo d’illustration).

POLITIQUE - Élections sous surveillance. En Nouvelle-Calédonie, les bureaux de vote ont ouvert ce dimanche 9 juin (samedi 8 juin, 22 heures à Paris) pour le scrutin européen. Ce, en dépit des tensions qui persistent dans l’archipel et de la mort d’une huitième personne la veille après une fusillade, quelques jours plus tôt, impliquant des gendarmes.

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Les bureaux ont ouvert dès 7 heures dimanche matin, une heure plus tôt que prévu en raison du couvre-feu en vigueur jusqu’au 17 juin et qui interdit les déplacements après 18 heures. D’autres aménagements ont aussi été prévus, par exemple le regroupement en 6 lieux des 56 bureaux de vote de Nouméa, habituellement répartis dans une trentaine de points.

Les autorités calédoniennes ont évoqué des contraintes de sécurité, mais aussi un véritable « challenge logistique », du fait des bâtiments publics et véhicules dégradés lors des émeutes contre le projet de dégel du corps électoral. Un bureau de vote dérogatoire a aussi été prévu pour recevoir les bulletins des personnes incarcérées, transmis par le directeur de la prison. Près de 150 agents de la commune sont mobilisés depuis une semaine pour assurer le bon déroulement du scrutin, selon le directeur de la vie citoyenne de Nouméa.

Outre la Nouvelle-Calédonie, les bureaux de vote ont aussi ouvert ce samedi 8 juin à Saint-Pierre-et-Miquelon, à Saint-Barthélemy, Saint-Martin, en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane et en Polynésie française.

Quelle participation au vu du contexte ?

Depuis l’adoption à l’Assemblée nationale d’un projet de loi constitutionnel pour faire évoluer le corps électoral, la Nouvelle-Calédonie est touchée par des violences. Elles ont connu leur pic mi-mai, avec la mort de plusieurs personnes et la proclamation de l’état d’urgence. Depuis, le président de la République s’est rendu sur place et a annoncé, pour calmer les esprits, un délai supplémentaire pour que les partis indépendantistes et loyalistes trouvent un accord global sur l’avenir de l’archipel après les trois référendums d’autodétermination.

Les tensions se sont quelque peu apaisées depuis, et les élections se tiendront « normalement, sur 90 % du territoire », selon la ministre déléguée aux Outre-mer Marie Guévenoux mercredi 5 juin.

Mais des barrages entravent toujours la circulation sur certains axes routiers et l’archipel est confronté à des difficultés d’approvisionnement, en carburants et en produits du quotidien. Ce qui interroge sur la participation de ce dimanche : dans ce contexte toujours inflammable, les Calédoniens auront-ils à cœur de se prononcer sur un scrutin qui peine d’ordinaire à mobiliser ? En 2019, le taux d’abstention avait atteint les 80 % et les quelque 40 000 suffrages exprimés avaient placé la liste du Rassemblement national en tête.

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