Européennes sous tension : Mélenchon « irrécupérable », dit Guedj, les gauches pas « irréconciliables »

Pas de gauches « irréconciliables » pour Guedj, mais un Mélenchon « irrécupérable » (photo prise à l’Assemblée le 14 mai 2024)
GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP Pas de gauches « irréconciliables » pour Guedj, mais un Mélenchon « irrécupérable » (photo prise à l’Assemblée le 14 mai 2024)

POLITIQUE - Nouvelle charge. Le député socialiste Jérôme Guedj, un ancien proche de Jean-Luc Mélenchon quand ce dernier était au PS, dépeint le leader des insoumis en un homme « irrécupérable » qui « s’enferme, se rabougrit, se rétrécit » en utilisant notamment une « sémantique aux relents nauséabonds. »

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« Les mots (qu’il) utilisent », « ce sont des mots stigmatisants qui renvoient à une sémantique (...) aux relents nauséabonds et qui a souvent été antisémite », a ainsi fustigé le député de l’Essonne sur Radio J ce dimanche 19 mai, en expliquant que, pour lui, « il n’y a plus d’ambiguïté, il y a délibérément l’idée (...) d’expliquer que mes prises de position trahissent la gauche du judaïsme. »

« C’est la première fois dans le débat politique qu’on m’essentialise. Jamais l’extrême droite, (...) jamais un dirigeant, quel qu’il soit, dans le débat politique, a considéré que mes prises de position pouvaient s’interpréter parce que j’étais juif », ajoute l’élu socialiste.

Il « n’y a pas de gauches irréconciliables »

Pour autant Jérôme Guedj considère qu’il « n’y a pas de gauches irréconciliables, notamment parmi les électeurs », en référence à ce dogme pour certains à gauche qui empêcherait la réunion du camp modéré avec celui plus radical.

Mais il a « maintenant la certitude qu’il y a des responsables politiques et notamment à La France insoumise qui sont irrécupérables », a-t-il ajouté, à l’heure où commencent à se poser les questions de leadership pour 2027. Il considère en outre que « conflictualiser, cliver dans le débat politique » comme le fait le mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon, « c’est ne pas jouer le rôle d’une gauche de rassemblement et (c’est) d’être dans l’incapacité du coup d’exercer le pouvoir ».

Jérôme Guedj a rompu avec l’alliance de gauche Nupes et LFI après les attaques du 7 octobre en Israël, quand les Insoumis ont refusé de désigner le Hamas comme « terroriste », le député les qualifiant alors d’« idiots utiles » du mouvement islamiste palestinien.

Depuis l’automne, les Insoumis lui en veulent. Ils l’accusent notamment d’avoir été à l’origine de la double annulation d’une conférence sur le Proche-Orient que leur leader devait donner à Lille en avril. Ce dernier l’a même qualifié de « lâche de cette variété humaine que l’on connaît tous, les délateurs, ceux qui aiment aller susurrer à l’oreille du maître ».

« L’intéressant est de le voir s’agiter autour du piquet où le retient la laisse de ses adhésions », avait ajouté Jean-Luc Mélenchon, une phrase interprétée par Jérôme Guedj comme une nouvelle allusion à ses origines juives.

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