Européennes : Glucksmann dénonce à son tour des élections réduites à un duel Macron/Le Pen

Raphaël Glucksmann lors du débat des têtes de liste aux élections européennes le 27 mai 2024 sur BFMTV.
BFMTV Raphaël Glucksmann lors du débat des têtes de liste aux élections européennes le 27 mai 2024 sur BFMTV.

POLITIQUE - Coups de gueule en série. Après François-Xavier Bellamy qui a dénoncé la confrontation Attal/Bardella organisé sur France 2 jeudi dernier, c’est au tour de Raphaël Glucksmann de se plaindre des élections européennes réduites à un duel Macron/Le Pen ce lundi 27 mai sur BFMTV, lors du débat entre têtes de liste.

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« On fait face à un scandale démocratique, cette valse à deux qui vise à réduire cette élection à un faux match entre Emmanuel Macron qui n’est pas candidat aux élections, ou Gabriel Attal, qui n’est pas candidat aux élections, et le Rassemblement national », a fustigé celui qui mène la liste PS/Place publique.

En plus du débat entre le Premier ministre et la tête de liste du Rassemblement national, Raphaël Glucksmann s’en prend au potentiel débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Le chef de l’État a en effet confirmé samedi son souhait de débattre avec la présidente des députés RN avant les élections européennes. Celle-ci a posé des conditions.

« Un jeu extrêmement dangereux »

« On comprend Valérie Hayer que les stratèges de l’Élysée désirent absolument faire croire aux Françaises et aux Français que la seule opposition dans ce pays à leur personne et à leur politique, c’est le RN. Mais c’est un jeu extrêmement dangereux », a continué Raphaël Glucksmann. Il a d’ailleurs rappelé la décision du régulateur des médias italien, qui a interdit l’organisation d’un débat entre cheffe du gouvernement Giorgia Meloni et la cheffe de l’opposition Elly Schlein.

Et l’eurodéputé de renchérir : « C’est monsieur Attal et monsieur Macron qui supplient l’extrême droite de débattre avec eux. Je trouve que c’est s’aplatir, et que quand on dirige les institutions de la France, on ne quémande pas un débat à madame Le Pen. »

Pendant sa diatribe, Raphaël Glucksmann s’adressait à celle qui mène la liste de la majorité aux européennes, Valérie Hayer. Hasard de la disposition en plateau, entre eux deux se trouvaient Jordan Bardella. Ce dernier a d’ailleurs sorti, alors que les candidats s’écharpaient sur le sujet : « Voilà pourquoi je ne voulais pas ouvrir le débat. » Il a également esquissé un sourire pendant cet échange tendu.

Colères d’Aubry et de Maréchal

Mais Raphaël Glucksmann n’a pas été le seul à dénoncer ce duel RN/Renaissance. « Je crois que je peux parler pour des millions de gens qui nous regardent et qui se disent : “On va nous refaire le coup de soit l’extrême droite, soit l’extrême libéralisme”, qui sur plein de sujets votent ensemble. On va nous refaire le coup qu’il n’y a pas d’autre option ? (...) J’assume de proposer une autre option que votre espèce de duel mortifère. Je n’en peux plus de ce 49.3 électoral », a-t-elle déclaré.

Avant même le débat, Marion Maréchal, tête de liste de Reconquête à l’extrême droite, interpellait aussi : « Le sujet c’est de ne pas se laisser enfermer dans un duel qui réduirait ces élections européennes à un choix entre la liste d’Emmanuel Macron et la liste du Rassemblement national. »

Les élections européennes auront lieu le 9 juin. À ce stade selon notre sondage, la liste menée par Jordan Bardella fait largement la course en tête (31,8 % des intentions de votes), devant Valérie Hayer (16 %). Talonnant cette dernière, Raphaël Glucksmann continue sa bonne lancée et ne cesse de se rapprocher de la liste de la majorité (13,7 %).

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