Européennes 2024 : ces poids lourds du camp Macron qui posent des premiers jalons pour l’après 9 juin

Ces cadors du camp Macron qui posent des premiers jalons pour l’après-européennes (photo prise le 7 mai à Paris)
THOMAS SAMSON / AFP Ces cadors du camp Macron qui posent des premiers jalons pour l’après-européennes (photo prise le 7 mai à Paris)

POLITIQUE - Panser le jour d’après. Alors que la campagne des élections européennes entre dans le dur, à 10 jours du scrutin, certains dans le camp présidentiel semblent se résigner à une déception, plus ou moins vive, au soir du 9 juin. Ils n’hésitent pas, en tout cas, à penser l’après et à le faire savoir.

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Selon notre compilateur, Valérie Hayer, la candidate de la coalition Renaissance, MoDem et Horizons plafonne autour des 16 % dans les sondages d’intentions de vote, très loin de Jordan Bardella pour le Rassemblement national et dans la marge d’erreur avec la liste socialiste menée par Raphaël Glucksmann.

Après des semaines délicates, l’eurodéputée a enrayé sa chute mais peine à enclencher une dynamique qui pourrait la rapprocher du score de sa prédécesseure Nathalie Loiseau en 2019 (22 %.) En résumé : tout indique, pour l’instant, que la famille macroniste se dirige vers une défaite cuisante. Un contexte épineux qui semble aiguiser le goût pour l’anticipation de plusieurs de ses poids lourds.

« Paysage nouveau » et « leçons à tirer »

En quelques jours, la présidente de l’Assemblée nationale et les deux leaders des formations alliées à Renaissance, trois personnalités dont on prête souvent des ambitions pour 2027, ont sorti un pied du bois pour parler « paysage nouveau » ou « leçons à tirer » . Singulier, à moins deux semaines du scrutin européen.

François Bayrou, tout d’abord. Le président du MoDem, relativement discret depuis le début de la campagne, a prôné une sorte de nouvel élan, dimanche dans l’émission « Questions politiques » de France Inter, franceinfo et Le Monde pour la suite du quinquennat. « Je plaide pour qu’à partir du 10 juin, on dessine un paysage politique nouveau », a-t-il assuré en évoquant le « rassemblement » de « gens différents pour travailler ensemble » ou la nécessité de « tendre la main » pour sortir de « l’impasse » dans laquelle le pouvoir actuel « peut se trouver. »

Le lendemain, lundi, c’est donc Yaël Braun-Pivet qui ajoutait une pièce dans la machine en expliquant, sur RTL, que le camp présidentiel sera forcé de tirer des conclusions nationales d’une déroute le 9 juin. Ceci, quelques heures seulement après le lancement de la campagne officielle des européennes.

Interrogée sur une éventuelle dissolution de l’Assemblée nationale, la titulaire du perchoir a écarté cette hypothèse tout en intimant son camp à « évidemment entendre ce nous dirons les Français et en tirer des leçons. » « Si on a une extrême droite à plus de 35 % si on cumule les voix des uns et des autres, ce sera un fait politique majeur », a-t-elle insisté, avant d’appeler le bloc qui soutient le président à « faire campagne jusqu’au bout » pour éviter la débâcle. Ça va mieux en le disant.

Édouard Philippe, l’appel du large ?

Dans ce contexte, il est un autre responsable politique qui fait singulièrement entendre sa voix à l’orée de la dernière ligne droite de cette course : Édouard Philippe. L’ancien Premier ministre, désormais maire du Havre et président d’Horizons, la troisième formation de la coalition présidentielle, a participé à une interview de plus d’une heure dimanche soir sur LCI.

L’occasion pour celui qui se prépare ouvertement pour 2027 de parler un peu des européennes, beaucoup d’actualité, et surtout, de prendre ses distances avec Emmanuel Macron. Comme rarement. Il a par exemple jugé « surprenante » l’idée du président de la République de vouloir débattre avec Marine Le Pen et, en substance, inutile, après la confrontation entre Gabriel Attal et Jordan Bardella.

Il a également esquissé une critique de la méthode du locataire de l’Élysée, de la Nouvelle-Calédonie en crise aux comptes publics dans le rouge. Et d’insister, si ce n’était pas clair, à l’égard de ceux qui affirment avec perfidie qu’il « doit tout au président » : « je sais qu’il a choisi de me nommer Premier ministre, ce n’était pas un choix évident et je lui en serais toujours reconnaissant. (...) Mais pardon, j’ai commencé ma vie politique avant Emmanuel Macron. J’ai été élu maire du Havre et député contre un gouvernement dans lequel il a fini par être ministre, donc je ne lui dois pas le début de ma vie politique. Je ne lui dois pas non plus, me semble-t-il, ma réélection comme maire du Havre en 2020. »

Une tirade, ajoutée aux sorties de ces autres cadors, qui ne sera pas de nature à rassurer ceux qui redoutent de voir le camp présidentiel se déchirer après les européennes. Avec un théorème dans toutes les têtes : plus le score de la macronie sera bas, plus la course à la succession du chef de l’État s’ouvrira tôt.

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