Européennes 2024 : Jordan Bardella absent des premiers débats, comment le RN le justifie
Après avoir séché le premier échange avec ses adversaires, la tête de liste RN s’apprête à faire pareil avec le second du 10 avril.
POLITIQUE - De simples contraintes « d’agenda » ? L’absence de Jordan Bardella au premier débat des européennes mi-mars et celle annoncée pour le second exercice du genre le 10 avril agace ses concurrents, la tête de liste Renaissance Valérie Hayer y voyant un manque de « respect » envers les Français. Le Rassemblement national se défend en évoquant les autres rendez-vous prévus.
Sur franceinfo ce samedi 6 avril, le député du RN Thomas Ménagé a défendu sa tête de liste, balayant les accusations de mépris du candidat pour des chaînes aux audiences jugées trop faibles. « Jordan Bardella a annoncé sept débats où il sera présent, dont un sur France télévisions », assure Thomas Ménagé. Et d’ajouter : « Ce n’est pas une question de taille de chaîne, c’est une question d’agenda. »
Jordan Bardella absent des débats télévisés pour les élections européennes : il en fera sept, rétorque le député RN Thomas Ménagé. "C'est une question d'agenda. [] Le seul problème de Jordan Bardella, c'est d'être en tête dans les sondages". pic.twitter.com/VvJnIWptV1
— franceinfo (@franceinfo) April 6, 2024
Mi-mars, le président du RN avait séché le débat organisé sur Public Sénat, le premier à réunir sur un plateau l’ensemble des têtes de listes françaises. Aux journalistes qui l’interrogeaient quelques jours avant ce rendez-vous, il avait ironisé : « Soyons sérieux… Et pourquoi pas Coquelicot TV ? ». Pour le remplacer, le RN avait misé sur l’eurodéputé Thierry Mariani.
Trois semaines plus tard, rebelote. Alors que toutes les autres têtes de liste ont répondu présentes pour un nouvel échange le 10 avril sur RFI et France 24, le Rassemblement national a missionné l’ancien patron de Frontex Fabrice Leggeri pour remplacer Bardella. De quoi agacer Valérie Hayer, numéro 1 sur la liste Renaissance, qui a enjoint la chaîne à refuser cette solution de remplacement, faute de quoi elle se réserve le droit de ne pas y participer non plus.
Bardella accusé de "préférer les monologues"
En guise de défense, le directeur de campagne du RN Alexandre Loubet a publié la liste des débats déjà prévus entre son candidat et les autres têtes de listes. Il y en a bien sept, mais… seulement cinq sont censés être commun à toutes les têtes de liste. Et parmi ces derniers, celui prévu sur CNews le 30 mai se fera sans Raphaël Glucksmann (PS/Place Publique) et Marie Toussaint (Les Écologistes), qui ont décliné l’invitation de la chaîne détenue par Vincent Bolloré. À ce stade, Jordan Bardella ne devrait donc se retrouver face à tous ses adversaires qu’à quatre reprises.
Ceux qui prétendent que @J_Bardella fuit les débats des élections européennes... vous mentent.#VivementLe9juin pic.twitter.com/YyQ6jtspyJ
— Alexandre Loubet (@AlexandreLoubet) April 3, 2024
« Le problème des débats, c’est qu’il y a des contradicteurs. Bardella a ce point commun avec Macron, il préfère les monologues », a taclé sur X le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure. L’écologiste Marie Toussaint ironisait elle aussi le 3 avril : « Donc Jordan Bardella esquive un nouveau débat. À ce rythme-là, on se demande s’il ne va pas lui aussi boycotter le débat de CNews », écrit-elle sur le réseau social.
« Il fait des débats, mais c’est un scrutin de liste. Il y a d’autres personnalités. C’est aussi la qualité de notre liste », argumente Thomas Ménagé sur le plateau de franceinfo.
La « liste » se résume pour l’instant à trois noms confirmés : l’essayiste Malika Sorel, Fabrice Leggeri et l’ex-avocat de la Manif pour tous Alexandre Varaut. Selon L’Express, l’ancien porte-parole du syndicat de commissaires SICP Matthieu Vallet est aussi pressenti. Quid des eurodéputés sortants ? Ce samedi 6 avril, l’hebdomadaire se fait l’écho du verrouillage de la campagne de l’eurodéputé, autant pour la composition de sa liste que vis-à-vis des médias.
À voir également sur Le HuffPost :
Élections européennes 2024 : sur les réseaux sociaux, une popularité (très) éloignée des sondages