Euronext: La marge grimpe mais des moteurs de croissance déçoivent

PARIS (Reuters) - Euronext, qui a fait état lundi d'une nette progression de ses résultats trimestriels, a toutefois averti que certains moteurs de sa croissance n'étaient pas au rendez-vous et a dit rester à l'affût d'acquisitions pour diversifier sa croissance.

L'opérateur des Bourses de Paris, Amsterdam, Bruxelles, Dublin et Lisbonne a vu son chiffre d'affaires augmenter de 17,2% à 150,9 millions d'euros au troisième trimestre, dopé par un bond de 37,6% dans ses opérations de cotation permis par le rachat de la Bourse de Dublin.

Son Ebitda (excédent brut d'exploitation) a progressé de 26,4% à 87,8 millions d'euros, après une baisse de coûts de 8,2% dans ses principaux métiers, un chiffre légèrement supérieur aux 82,5 millions attendus par le consensus d'analystes réalisé par l'entreprise.

Sa marge d'Ebitda, en hausse de 4,2 points, a atteint 58,2%.

Sur le front de la croissance des revenus, la création de nouveaux indices en partenariat avec Morning Star et la plate-forme Synapse de trading obligataire n'ont toutefois pas donné les résultats escomptés et n'apporteront pas les 20 millions d'euros de chiffre d'affaires supplémentaire prévus pour 2019.

Le groupe n'a pas donné de nouvelle indication sur son plan stratégique 2019, indiquant simplement qu'il ferait l'objet d'une actualisation lors de la publication de ses résultats annuels attendue en février prochain.

Le titre Euronext perd 2% à 52,35 euros à la Bourse de Paris vers 10h30, alors que l'indice SFB120 cède 0,32% au même moment.

"Euronext livre de solides résultats, grâce à la croissance de tous ses métiers", s'est félicité son PDG Stéphane Boujnah lors d'une conférence téléphonique avec la presse.

APPEL SI NÉCESSAIRE AUX ACTIONNAIRES POUR UNE ACQUISITION

L'opérateur, qui veut accentuer la pression sur ses concurrents Deutsche Börse et London Stock Exchange, reste à l'affût d'une acquisition susceptible de doper sa croissance.

"Nous regardons toutes les cibles qui peuvent contribuer à significativement diversifier les revenus", a déclaré le dirigeant, précisant qu'Euronext disposait de liquidités dépassant 700 millions d'euros.

Euronext a déboursé 137 millions d'euros en 2017 pour s'offrir l'Irish Stock Exchange (ISE) et renforcer, à l'heure du Brexit, son profil de croissance et son internationalisation.

"Nous lèverons de la dette si nécessaire (...) et si une acquisition transformante nécessite de faire appel aux actionnaires, nous ouvrirons le dialogue avec eux", a ajouté Stéphane Boujenah.

Il a précisé qu'Euronext s'était préparé, dans tous ses marchés, à un plan d'urgence en cas d'absence d'accord sur la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne, prévue en mars.

Sur douze mois, la marge sur les principaux métiers, hors activités de compensation, Fastmatch (trading de changes) et hors Dublin, a atteint 61%, avec un an avance sur le plan stratégique 2019.

Les réductions de coûts ont elles aussi atteint leur objectif plus tôt que prévu, avec une baisse de 24 millions d'euros sur les principales activités du groupe, contre 22 millions attendus en 2019.

(Pascale Denis, édité par Bertrand Boucey)