Les eurodéputés inquiets pour l’Etat de droit en Grèce

C’est une longue liste de préoccupations sur la situation en Grèce. Utilisation non autorisée de programmes d'espionnage contre des journalistes, des représentants de la société civile et des hommes politiques de l'opposition, procédures judiciaires injustifiées, concentration des médias entre les mains d'oligarques, scandales de corruption…

Les eurodéputés s’inquiètent des menaces qui pèsent sur l’Etat de droit dans le pays. Ils demandent à la Commission européenne d’agir et qu’elle évalue le décaissement des fonds de l’UE.

Anna-Michelle Asimakopoulou, eurodéputée (PPE) membre du parti au pouvoir à Athènes, s’emporte contre ce texte.

"La Grèce est une démocratie. Le peuple grec ne croit pas à cette histoire", dénonce-t-elle.

"Oui, nous avons des problèmes, comme tous les autres Etats membres comme le souligne le rapport de la Commission sur l'Etat de droit. Mais nous nous en occupons. Le Parlement devrait donc être plus prudent lorsqu'il crie au loup sur les questions d'Etat de droit".

La formation au pouvoir en Grèce est membre du Parti populaire européen, la première force politique de l'UE. Pour certains parlementaires, cette situation protège les responsables grecs.

"Beaucoup de choses dépendent de la manière dont les chefs de gouvernement se comportent au sein du Conseil européen. Si vous êtes un bon garçon ou une bonne fille, comme (Kyriakos) Mitsotakis, (Giorgia) Meloni ou d'autres, ils vous laissent tranquille. Vous pouvez alors faire ce que vous voulez chez vous. Vous pouvez attaquer et saper l'État de droit autant que vous le souhaitez. La Commission européenne et le Conseil européen ne diront rien", regrette Sophie in’t Veld (Renew Europe).

"Si vous êtes un fauteur de troubles comme (Viktor) Orban, ils deviendront beaucoup plus critiques et ne le toléreront plus".

La résolution, reconnaît aussi, que des mesures positives ont été prises récemment dans les textes adoptés et dans leur mise en œuvre. Toutefois, les eurodéputés demandent à la Commission européenne d’enquêter s’il est justifié d'engager une procédure relative à l'Etat de droit et au gel des fonds européens