Euro de hand: qui est Elohim Prandi, le sauveur des Bleus contre la Suède grâce à son shoot légendaire

"Je n'aime pas perdre et je sais qu'on a l'équipe pour faire de très belles choses." Il y a deux semaines, au début de l’Euro de handball en Allemagne, Elohim Prandi s’exprimait avec passion sur sa haine de la défaite, sa soif de victoires et de trophées. "Je veux gagner l'Euro, car ce n'est pas une compétition que l'on gagne tous les quatre matins, poursuivait-il, interrogé par Olympics.com. Je pourrais vraiment me sentir joueur de l'équipe de France à partir du moment où j'aurais un titre." Des paroles aux actes, l’arrière gauche de l’équipe de France a prouvé vendredi qu’il ne s’avouait jamais vaincu lors d’une exceptionnelle demi-finale face à la Suède.

Son but inscrit à une seconde de la prolongation alors que les Bleus étaient menés d’une unité a fait le tour du monde. Un shoot venu d’ailleurs qui a permis à la France de triompher (34-30) et de se hisser en finale. Dimanche, Elohim Prandi pourrait toucher du doigt son rêve s’il offre aux Bleus un quatrième titre européen. Une consécration logique pour un joueur biberonné au handball.

Ses parents étaient eux aussi en équipe de France

Car dans la famille Prandi, la passion du hand se transmet de père et... mère en fils. Son père, Raoul Prandi, a disputé les JO d’Atlanta avec les Bleus tandis que Mézuela Servier, sa maman, a été capitaine de l’équipe de France féminine durant les années 90. Ce n’est pas tout. Mattéo Fadhuile, son demi-frère joue lui aussi au niveau professionnel, à Tremblay, en deuxième division. De son propre aveu, c’est de sa mère qu’il a hérité son mental d’acier: "Je pense que ça a été une chance pour moi d'avoir cet aspect mental au quotidien, car ça m'a permis de me renforcer sur beaucoup de choses et je peux dire qu'actuellement, je suis fort psychologiquement."

Des débuts en Bleus en 2019

Formé à l’US Ivry, Elohim Prandi rejoint l’USAM Nîmes Gard en 2017. Après avoir raflé ses premiers titres avec les sélections de jeunes, notamment le Mondial U19 en 2017, le natif d’Istres honore sa première sélection avec les "grands" le 24 octobre 2019 face au Danemark, puis rejoint le Paris Saint-Germain en 2020. Dès sa première saison dans la capitale, il termine meilleur buteur de son équipe (94 buts) et est élu meilleur arrière gauche de Lidl Starligue. Il décroche également le trophée du plus beau but de la saison. Tiens, tiens...

Dans la nuit du nouvel an 2022, il est victime de six coups de couteau dans le dos

Mais pour ce passionné de Top 14, de voitures, de tatouages et d’immobilier, rien ne seara simple. Sa carrière subit un coup d’arrêt brutal la nuit du nouvel an 2022. Alors qu’il fête le réveillon avec sa mère et deux amis, il est pris à parti des individus près des Champs-Elysées. Un malentendu, notamment à cause d’une bouteille d’eau est à l’origine de ce qui aurait pu être un drame. Dans cette violente agression, il prend six coups de couteau dans le dos.

"Je me suis senti partir pour de vrai, confiera-t-il quelques semaines plus tard au Parisien. Il m’est arrivé de ne pas vouloir fermer mes yeux pour dormir par peur de ne jamais les rouvrir. J’ai dit à un de mes amis: "ça y est, c’est le moment, je vais partir’. Mais je n’ai que 23 ans, je veux construire une famille, gagner des titres avec mon club. J’ai un tempérament à tout prendre à la rigolade, mais pas là." Mais cette fois encore, le mental d’Elohim Prandi fera la différence. Sorti d’affaire, il écrit sur les réseaux sociaux: "Je ne suis pas une victime; je suis un survivant avec un mental de conquérant."

Deux ans après cette agression, l’arrière gauche n’a rien oublié. Mais la page est tournée et c’est désormais le PSG et l’équipe de France qui profitent de son fabuleux état d’esprit. Et ça tombe plutôt bien, car cette année les Jeux olympiques sont à la maison...

Article original publié sur RMC Sport