Euro 2024: "Se taper 6h de route pour insulter les joueurs…", Meunier regrette le traitement des supporteurs avec la Belgique

Thomas Meunier (32 ans) n’en est pas revenu. L’international belge (66 sélections, 8 buts), de retour en sélection après sa blessure à la cuisse droite en préparation, a assisté depuis les tribunes au triste match nul entre la Belgique et l’Ukraine (0-0), mercredi à l’Euro 2024. Et s’il estime que ses partenaires auraient pu hausser leur niveau de jeu, il a vertement déploré le concert de huées et de sifflets adressé par les supporteurs belges à leur équipe alors qu’elle voulait se diriger vers eux pour les remercier après le coup de sifflet finale.

Les sifflets contre Lukaku comme bascule

"Les Diables sont allés saluer les supporteurs et ont fait demi-tour parce que le traitement était assez spécial", a précisé l’ancien défenseur du PSG, ce jeudi en conférence de presse . L’objectif principal était une qualification, il ne faudra pas l’oublier, on n’a pas fini dernier de groupe. (…) "Moi aussi j'aimerais qu'on gagne tous nos matchs 3-0 et qu'on mette un 'statement' pour dire que jouer la Belgique n'est pas un cadeau. Ce n'est pas toujours possible. Je trouve un peu dommage les réactions disproportionnées au niveau des supporteurs et des commentaires. On doit avoir un discours fédérateur. Avoir des discours à l'emporte-pièces... certains analystes et commentateurs pourraient faire en sorte que les supporteurs soient plus derrière l'équipe nationale. Il faut que ce soit constructif sinon on n'ira nulle part. Nous ça nous plaît d'être soutenus, ce n'est pas dans l'intérêt commun de créer des tensions. On aura besoin de tout le monde."

Le joueur de Trabzonspor loue le très haut-niveau de l’effectif à l’entraînement et appelle à l’unité avant le huitième de finale contre la France, lundi (18h). Il assure comprendre le courroux des supporteurs, moins la férocité de sa manifestation.

"Ce n’est pas que les joueurs ne comprenaient pas mais c’était disproportionné", insiste-t-il. "Pour moi, l'indifférence crée beaucoup plus de culpabilité que des sifflets. J'avais vraiment l'impression qu'on se retrouvait dans un cas bis de RWDM relégué avec des gestes obscènes, des insultes... ça allait trop loin et ce n'est que le début de la compétition. On est tous qualifiés, eux et nous. Cela m'a paru un peu fou. On peut comprendre que le match n'était pas à la hauteur des attentes, pour nous aussi. On n'a pas fêté la qualification comme si on avait gagné 3-0. C'était très silencieux, on aurait même dit qu'on avait perdu. On était aussi déçus qu'eux. Le fait de se déplacer, de payer un ticket offre des droits, ce sont aussi des sacrifices pour eux, de l’argent et du temps mais se taper 6h de route pour insulter les joueurs, je ne pense pas que ce soit une finalité qui puisse arranger tout le monde."

Il situe le moment de la cassure entre les fans et le groupe à 90e minute au moment du remplacement de Romelu Lukaku par Loïs Openda. "Le problème a débuté quand Romelu est sorti et que les supporteurs l’ont sifflé", conclut-il. "Tu ne siffles pas un mec qui est meilleur buteur de l'équipe nationale (85 buts en 118 sélections) parce qu’il a un match où ça va un peu moins. C'est totalement incompréhensible, disproportionné. Ce fait de match a été instigateur d'un mal-être entre les spectateurs et l'équipe."

Article original publié sur RMC Sport