Euro 2024 : un sondage révèle le racisme envers les joueurs de la Mannschaft

“Quel regard les Allemands portent-ils sur leur équipe nationale de foot ?” Une étude menée par l’institut Infratest dimap début avril semble donner un semblant de réponse à cette question, assure Deutschlandfunk. Et les résultats sont éloquents : “21 % d’entre eux aimeraient qu’il y ait davantage de joueurs blancs au sein de la Mannschaft”.

Ce sondage a été réalisé auprès de 1 304 personnes représentatives de la population allemande pour les besoins du documentaire de WDR Einigkeit und Recht und Vielfalt (Unité et droit et diversité, en français), dont le titre parodie les paroles de l’hymne allemand.

Et d’après la chaîne Deutsche Welle, il “en a choqué plus d’un, à seulement quelques jours de l’ouverture de l’Euro 2024” dans le pays d’outre-Rhin. Car cela signifie que “près d’un cinquième de la population aimerait voir moins de joueurs d’origine étrangère au sein de l’équipe nationale”.

Alerter sur le racisme

Le simple fait de faire un sondage sur la couleur de peau et l’origine des joueurs de l’équipe nationale fait débat, reprend Deutschlandfunk.

Le sélectionneur de la Mannschaft Julian Nagelsmann s’est dit “choqué que des questions [comme ‘Aimeriez-vous qu’il y ait plus de blancs au sein de la Mannschaft ?’, ou ‘Trouvez-vous dommage que le capitaine de l’équipe nationale soit d’origine turque ?’] soient posées, et que les gens y répondent”. Il a été rejoint sur ce point par le footballeur Joshua Kimmich, qui juge de telles interrogations racistes.

Interrogé par la radio publique d’information, le chercheur en sciences sociales Lorenz Narku Laing affirme comprendre ces réactions. D’autant que certains joueurs, comme l’ancien milieu de terrain Mesut Özil, ont dénoncé par le passé le racisme dont ils étaient victimes.

Pour lui, de tels sondages sont néanmoins nécessaires pour mettre en lumière les problèmes de racisme au sein de la société allemande. Ce type d’études permettrait ainsi de “bien mieux comprendre ce que subissent les personnes [d’origine étrangère] qui vivent à nos côtés dans ce pays”.

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