Euro 2024: pourquoi Cameron Puertas, auteur d’une saison énorme, ne peut pas jouer avec la Suisse

Le dernier infime espoir a été levé le 17 mai dernier. Cameron Puertas (25 ans) ne figurait pas, ce jour-là, dans la liste élargie de 38 joueurs retenus par Murat Yakin, sélectionneur de la Suisse, pour l’Euro. Il l'était encore moins dans celle, définitive, de 26 communiquée le 7 juin. Le milieu offensif sort pourtant d’une saison énorme avec l’Union Saint-Gilloise: 14 buts et 21 passes décisives en 56 rencontres (toutes compétitions confondues) et un titre de meilleur joueur du championnat belge à la clé.

"Six mots m’empêchent d’avoir un passeport suisse"

Né à Lausanne (Suisse) de parents espagnols en 1998, Puertas ne se faisait pourtant pas trop d’illusion sur ses chances d’être appelé avec la Nati pour la première fois de sa carrière. Sportivement, sa sélection aurait été difficilement discutable. Administrativement, c’est une autre histoire. S’il est né, a grandi et fait ses premiers pas de footballeur dans la confédération helvétique, Puertas n’a pas la nationalité suisse. Il a entrepris les démarches pour se faire naturaliser mais celles-ci sont bloqués par une ancienne affaire de délit routier.

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En 2021, le joueur avait été arrêté pour excès de vitesse, peu de temps après avoir obtenu son permis de conduire… qui lui avait été aussitôt retiré. L’histoire aurait pu s’arrêter là mais le milieu, alors au FC Lausanne-Sport, avait de nouveau été contrôlé en excès de vitesse alors qu'il était en sursis. Sa récidive lui avait valu une inscription au casier judiciaire, bloquant sa demande de naturalisation. Au cœur d’une saison énorme en Belgique, celui qui a été transféré contre un peu plus d’un million d’euros à l’Union Saint-Gilloise en janvier 2022 espérait un geste des institutions. En vain.

"J’ai six mots (dans son casier judiciaire, NDLR) qui m’empêchent d’avoir un passeport suisse et potentiellement jouer l’Euro avec l’équipe de Suisse", rappelait-il en avril dernier dans un sujet de la RTS.

"Pour ma carrière, je pense que c’était vraiment le moment parfait"

Le couperet redouté est tombé un mois plus tard, sans que la Fédération ne puisse rien faire. "On entretient de nombreux contacts avec Cameron et son entourage", confiait Adrian Arnold, le directeur de la communication à l’Association suisse de foot. "À l’heure qu’il est, la balle se trouve dans le camp de ses avocats. De notre côté, on ne peut pas influencer les processus juridiques. A priori au plus tard, sa situation devrait être régularisée en 2025."

Puertas, sous contrat jusqu’en 2025 (avec une année supplémentaire en option), suivra la compétition en spectateur au cœur d’un été où il fera l’objet de nombreuses convoitises. Sa demande de naturalisation, portée par sa sœur avocate, est toujours à l’étude mais la décision ne devrait pas intervenir avant 2025. Trop tard pour l’Euro mais avec la Coupe du monde 2026 en ligne de mire.

Article original publié sur RMC Sport