Euphoria : que vaut la première série ado HBO avec Zendaya ?

HBO lance ce dimanche la toute première série ado de son histoire. Vaut-elle le détour ? Est-elle aussi trash qu'on le dit ? Comment se débrouille Zendaya dans le rôle principal ? On vous débriefe les premiers épisodes. Garanti sans spoilers !

De quoi ça parle ?

A 17 ans, Rue Bennett, fraîchement sortie de désintox, cherche à donner un sens à son existence. Elle se lie très vite à Jules Vaughn, une fille trans récemment arrivée en ville après le divorce de ses parents. Dans leur sillage gravitent Nate Jacobs, un sportif dont les problèmes de colère masquent des complexes sexuels ; Maddy Perez, la petite amie de Nate ; Chris McKay, star de l'équipe de football qui peine à suivre les cours ; Cassie Howard, dont le passif sexuel continue de la poursuivre ; Lexi Howard, jeune sœur de Cassie et amie d'enfance de Rue ; et Kat Hernandez, en pleine exploration de sa sexualité.

Ecrite par Sam Levinson. Réalisée par Augustine Frizzel. Produite par Drake.

Disponible en US+24 sur OCS et OCSGo. Bande-annonce :

 

Tripante et badante

Euphorie [n.f.] : impression de bien être parfois illusoire. Si l'euphorie est ce que les jeunes héros de la  série ado de HBO cherchent à tout prix, surtout en se noyant dans des piscines d'alcool et de drogues pour tout oublier, ce n'est pas exactement ce qu'elle provoque chez le téléspectateur. Euphoria bouscule, interroge, agace parfois, bouleverse dans ses meilleurs moments, et surtout ne laisse jamais indifférent, mais sa noirceur, son absence de poésie et de romantisme, son ton désespéré et ses passages les plus glauques, sont loin, très loin, d'entraîner un sentiment de bien être et de joie de vivre.

La série brutale de Sam Levinson, qui s'était fait remarquer avec son excellent film Assassination Nation en 2018, correspond en tous points à ce que l'on pouvait attendre de la part de HBO dans ce genre du "teen drama" qu'elle n'avait étonnamment jamais exploré jusqu'ici. A tel point que la série britannique Skins, qui l'avait en son temps révolutionné, passerait presque pour une petite joueuse à côté, tandis que Riverdale ressemble à un havre de fun et de paix en comparaison ! Elle est esthétique, certains plans sont sublimes. Elle est portée par une distribution très convaincante (Zendaya en tête). Elle ne répond pas aux codes habituels et se démarque par une narration éclatée, qui vous absorbe comme dans un trip passager. 

Des pénis partout... de l'amour nulle part

On pourrait qualifier Euphoria de trash, de vulgaire, on pourrait aussi se dire qu'elle tente, parfois maladroitement à cause d'une accumulation d'événements sordides, de refléter une certaine réalité, que les parents ne soupçonnaient pas, ou n'avaient pas envie de voir. Sans avoir la prétention de représenter tous les ados de la Terre, Euphoria réussit néanmoins à présenter des portraits très forts d'ados paumés, torturés, élevés au porno, abîmés par la société, accros au réseaux sociaux, qui ont dépassé depuis longtemps le simple stade du désenchantement. On cherche l'amour dans tout ça. Il n'y est pas. L'amitié peut-être parvient à se frayer un passage dans l'obscurité...

Par ailleurs, les premiers épisodes d'Euphoria surprennent aussi pour une raison étonnante : les images de pénis, parfois en érection, se multiplient à l'écran. Si HBO n'est pas tout à fait étrangère au fait d'avoir brisé ce tabou télévisuel par le passé, dans des séries comme Oz ou plus récemment The Deuce, il semble évident qu'une polémique est prête à naître dans une Amérique qui reste puritaine, surtout à une époque où le contenu proposé par la chaîne est disponible partout et facilement par tout le monde. Est-ce vraiment une série ado faite pour les ados ? Elle semble plutôt s'adresser à un public adulte et averti... Bref, la fête est finie, mais elle ne fait que commencer !

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