Être sujet au rhume, une chance contre le Covid-19 ?

Le rôle majeur des lymphocytes T

D’après une étude publiée dans Science Immunology, les personnes qui ont souvent des rhumes auraient moins de risque de développer une forme grave de Covid-19.

Nez qui coule, fatigue, maux de tête…ces symptômes désagréables sont bien connus des personnes sujettes aux rhumes. Un adulte peut être infecté jusqu’à quatre fois par an, à l’automne et à l’hiver surtout, mais aussi à d’autres moments de l’année lorsque les conditions climatiques sont mauvaises. La rhinopharyngite peut être encore plus fréquente chez l’enfant. L’infection virale n’est jamais un bon moment à passer, mais dans la plupart des cas, elle guérit spontanément. De plus, la fréquence de la maladie pourrait aider à combattre les formes graves de coronavirus.

Une nouvelle étude publiée dans la revue Science Immunology explique ainsi que les lymphocytes T, des cellules qui jouent un rôle primordial dans la réponse immunitaire, se souviennent des rencontres avec les coronavirus saisonniers et sont mieux armés ensuite pour lutter contre ce type de virus, dont fait partie le SRAS-CoV-2. Le coronavirus, tout comme le rhinovirus ou l’influenzae, peut en effet être à l’origine du rhume.

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Du temps gagné dans la réponse immunitaire

Dans le détail, les chercheurs ont prélevé des lymphocytes T chez des patients atteints du Covid-19 et ont analysé la réponse immunitaire. Ils ont également étudié des échantillons de sang prélevés sur des donneurs sains avant le début de la pandémie pour les comparer. Les scientifiques ont observé que les lymphocytes T de personnes qui n’ont jamais été exposées au SRAS-CoV-2 étaient parfois plus efficaces que ceux des individus qui ont été en contact avec le SRAS-CoV-2. Les premiers auraient probablement déjà rencontré des souches moins graves du coronavirus lors d’un épisode de rhume, alors que les seconds n’ont pas eu d’infection virale les mois précédents.

Les cellules du système immunitaire mettent plusieurs jours à adapter leur réponse lorsqu'elles rencontrent un virus pour la première fois. Avoir déjà eu un rhume rendrait donc l’organisme plus réactif au contact du SRAS-CoV-2. "Les cellules mémoires sont de loin les plus actives dans la défense contre les maladies infectieuses, souligne Mark Davis, l’auteur principal de l’étude. C’est ce qu’il faut pour combattre un agent pathogène. Et c'est d’ailleurs ce que les vaccins sont censés faire."

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