Etienne Daho, dernier rendez-vous chez Jeanne Moreau

La comédienne avait choisi le chanteur pour veiller sur sa succession. Artcurial met en vente sa garde-robe

Le rouge des scellés est encore visible sur la porte d’entrée, au cinquième étage d’un immeuble du square du Roule, à côté de la salle Pleyel. C’est là que Jeanne Moreau s’est éteinte le 31 juillet 2017, terrassée par une crise cardiaque. Elle était seule, la procédure de rigueur a donc été appliquée. L’ambassadeur Hugues Goisbault, un de ses proches, avait déjeuné avec elle la veille : « Toujours impeccable, Jeanne avait fait venir son coiffeur le matin même. Nous étions dans le salon où, comme d’habitude, la table avait été dressée par Perlina, son employée de maison portugaise. Au menu : saumon, blinis, éclair au chocolat, vin blanc et vodka. Nous avions évoqué ses projets. A 89 ans, elle continuait à préférer aborder l’avenir qu’évoquer le passé. L’atmosphère était chaleureuse. »

Un décor intime et sympathique, à la fois bourgeois et peu conventionnel, où plane toujours son ombre.

Dans son antre, rien n’a bougé depuis trois ans. Dès qu’on y pénètre, le regard se pose sur de grandes et belles photos, l’une avec Gérard Philipe, l’autre avec Marcello Mastroianni. Sur la cheminée, des trophées : un Molière, deux César, l’Ours de Berlin, la Palme du Festival de Cannes, mais aussi des cadres avec les hommes de sa vie, des amis. Un décor intime et sympathique, à la fois bourgeois et peu conventionnel, où plane toujours son ombre. Le reflet d’une nature riche, passionnée et anticonformiste. On imagine à chaque instant la mythique Jeanne aux yeux malicieux surgissant dans l’embrasure d’une porte ou blottie dans un des deux canapés rouges du salon au plafond azur et à la lumière tamisée. Pièce remplie de livres – elle lisait plusieurs ouvrages en même temps, car elle n’était pas seulement amoureuse des hommes mais aussi de(...)


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