États-Unis : manger du poisson d'eau douce revient à boire de l'eau contaminée

L'Anses recommande de consommer deux portions de poissons par semaine, de varier les espèces et les lieux d’approvisionnement. (Getty Images)

Des substances chimiques ont été trouvées à des niveaux élevés dans les poissons d'eau douce. Des chercheurs américains tirent la sonnette d'alarme.

Le poisson et les produits de la mer possèdent de nombreuses qualités nutritionnelles. Pour en tirer tous les bienfaits, il est recommandé de consommer du poisson deux fois par semaine, dont un poisson gras comme du saumon. Toutefois, l'Anses rappelle qu'ils sont susceptibles d’être contaminés par des substances chimiques mais également par des micro-organismes.

Aux États-Unis, des chercheurs mettent en garde la population. En effet, manger trop de poisson "augmente le risque d'exposition à des produits chimiques toxiques cancérigènes" connus sous le nom de PFAS (ou substances perfluoroalkyliques) liés au cancer, une hausse du cholestérol, des problèmes de reproduction, etc. Grâce à une étude relayée par The Sun, les chercheurs ont constaté que ces produits chimiques avaient été trouvés dans des poissons pêchés dans des lacs et des rivières.

Les scientifiques du Groupe de travail sur l'environnement (EWG) ont découvert que les quantités médianes de PFAS dans les poissons d'eau douce aux États-Unis étaient 280 fois plus élevées que les produits chimiques jamais détectés dans certains poissons capturés. En comparaison, manger un seul poisson pêché en eau douce entraînait une exposition aux PFAS similaire à celle de l'ingestion quotidienne de poisson acheté en magasin pendant un an. Ces conclusions ont été publiées dans la revue Environmental Research.

Limiter la consommation de certains poissons

Les chercheurs ont analysé les données de plus de 500 échantillons de filets de poisson collectés aux États-Unis de 2013 à 2015. "Les personnes qui consomment du poisson d'eau douce, en particulier celles qui pêchent et mangent régulièrement du poisson, risquent de présenter des niveaux alarmants de PFAS dans leur corps", prévient le docteur David Andrews, auteur principal de l'étude. Autrement dit, manger un poisson d'eau douce revient à boire de l'eau contaminée pendant... un mois.

En France, pour limiter le risque, l'Anses recommande de consommer deux portions de poissons par semaine, de varier les espèces et les lieux d’approvisionnement. L'Agence de santé conseille de "limiter à deux fois par mois la consommation de poissons d’eau douce fortement bio-accumulateurs (anguille, barbeau, brème, carpe, silure)" et d'éviter "la consommation de coquillages, s’ils ne proviennent pas d’une zone d’élevage autorisée et contrôlée".

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