Etat islamique, la terreur par les symboles

Le théâtre romain de Palmyre, en 2008.

En mettant en scène l'exécution de vingt prisonniers dans le théâtre antique de Palmyre, l'organisation cherche à nouveau à provoquer l'Occident.

Renouant avec sa stratégie de communication la plus terrifiante et en jouant sur les symboles historiques les plus sanglants, l’Etat islamique (EI) a exécuté jeudi vingt prisonniers dans le théâtre romain de Palmyre, une semaine après avoir conquis la cité syrienne, vieille de plus 2000 ans. C’est devant les habitants de la ville que les bourreaux ont tué leurs victimes qu’ils accusaient d’avoir «combattu au côté du régime de Bachar al-Assad», selon les informations de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH, basé à Londres). Alors que l’Unesco et les archéologues craignaient que l’organisation islamiste anéantisse le site antique, comme elle l’avait fait avec celui de Nimrod et la destruction de statues assyriennes au musée de Mossoul dans l’Irak voisin, celle-ci a choisi un autre registre dans la provocation, témoignant une fois de plus qu’elle avait une bonne connaissance de la culture occidentale et qu’elle savait comment la révulser davantage en jouant sur l’émotion populaire. Le théâtre antique où se sont déroulées les exécutions est célèbre dans le monde entier et figurait sur nombre d’affiches et de dépliants touristiques. Avant la guerre civile syrienne, qui a commencé en 2011, quelque 150 000 touristes le visitaient chaque année. D’où l’immense portée médiatique du massacre.

En perpétrant ce nouveau crime de guerre, l’Etat islamique ne cherche pas cette fois à nier l’histoire antique mais à se la réapproprier à sa façon, témoignant de sa capacité à massacrer des prisonniers sur les lieux même qui symbolisaient l’antique domination de la culture gréco-latine. Les soldats exécutés sont ainsi rabaissés au rang de mercenaires de l’Occident et le régime de Bachar al-Assad à celui d’allié de l’Occident. Ce dernier massacre lui permet aussi de rallier et fédérer d’autres groupes jihadistes qui (...)

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