ETA : un mea culpa trop théâtral pour être honnête

Un graffiti pro-ETA dans le village basque de Llodio, en 2010.

Quelques jours avant son autodissolution prévue début mai, l’organisation terroriste basque a publié vendredi un communiqué en forme de pardon aux victimes, mais dans lequel elle établit une hiérarchie entre ses victimes.

«Nous sommes conscients d’avoir provoqué une grande douleur pendant une longue période, y compris des dommages irréparables. Nous voulons exprimer notre respect aux morts, aux blessés et aux gens ayant souffert des actions d’ETA. Nous le regrettons véritablement.» Vendredi, par le biais des journaux nationalistes Gara et Berria, les pistoleros moribonds de la dernière organisation terroriste existant sur le sol européen se sont livrés à un acte de contrition. Comme jamais au cours de leur histoire sanglante. En un demi-siècle de lutte armée (la naissance de l’organisation remonte à 1959, le premier attentat en 1968), ETA, responsable de 850 morts, Euskadi ta Askatasuna – Pays basque et Liberté, plus connu sous l’acronyme ETA – a fait son premier véritable mea culpa.

Jusqu’alors, notamment depuis l’annonce de «la cessation définitive de l’activité armée» en 2011, les séparatistes basques avaient multiplié les communiqués alambiqués où s’égrainaient des bribes d’autocritique. Cette fois-ci, le ton est différent, bien moins sournois et cruel qu’à l’accoutumée. Cette «souffrance n’aurait jamais dû se produire, et n’aurait pas dû se prolonger autant», ajoute le communiqué.

Ultime mise en scène

Depuis les premiers attentats pendant les dernières années de la dictature franquiste, les dirigeants d’ETA ont toujours aimé tréâtralisé leurs faits d’armes – selon leurs termes –, de «lâches attentats» aux yeux de l’immense majorité des Espagnols. Aujourd’hui agonisants, à la veille de leur disparition définitive, les leaders de ce qu’il reste de cette organisation qui, pendant quarante ans, a été le cauchemar de l’Espagne, tentent une ultime mise en scène : le rituel du pardon aux victimes, préambule à l’autodissolution, prévue et annoncée pour le premier week-end (...)

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