"Eté 85" : osons les années 80

Le film devait s'intituler Un été 84. Parce que, dit-il, "ça sonne plus rond, correspond à l'été de mes 16 ans et fait écho à Un été 42, de Robert Mulligan." Près d'un demi-siècle après le mélo américain, dont la BO valut un oscar à Michel Legrand, François Ozon s'est battu pour que la chanson qui illumine son long-métrage à lui soit In Between Days, tube du groupe anglais The Cure, ultra-populaire dans les années 1980. "Mais on nous a refusé les droits de cette chanson, parce qu'elle n'est sortie qu'en juillet 1985, raconte le cinéaste. C'était légitime mais je me suis entêté. J'ai pensé à utiliser This Charming Man, des Smiths, qui date de 1983, mais nous n'avons pas eu les droits… J'ai donc écrit à Robert Smith [le chanteur de The Cure] en lui disant que j'étais prêt à changer mon titre pour avoir In Between Days. Il m'a répondu très gentiment et a même baissé son tarif! Été 85 s'est imposé comme ça."

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J'ai moi-même eu ma période new wave et la coiffure qui va avec…

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Après les années 1950 à 1970, avec Huit Femmes (2002), Gouttes d'eau sur pierres brûlantes (2000) et Potiche (2010), François Ozon investit pour la première fois les années 1980. Des années "assez ingrates", selon lui. "Elles restent associées à l'hyperlibéralisme, au mauvais goût, à Dallas et aux vestes à épaulettes, au gel coiffant… Mais je me suis rendu compte qu'il y avait quelque chose de sexy à sauver de cette époque, notamment des ­musiques, souvent de la pop anglaise. J'ai moi-même eu ma période new ...


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