"On essaye toujours de nous faire passer pour des violents": pour Panot, "les violences aujourd'hui, c'est l'extrême droite"

"On essaye toujours de nous faire passer pour des violents": pour Panot, "les violences aujourd'hui, c'est l'extrême droite"

"Nous avons toujours condamné toute violence qui atteint à l'intégrité physique des personnes". Invitée de BFMTV-RMC ce jeudi, Mathilde Panot, cheffe de file des députés insoumis, s'est voulue claire après l'agression du petit-neveu de Brigitte Macron à Amiens ce lundi, en marge d'une manifestation contre la réforme des retraites.

Le leader de sa formation, Jean-Luc Mélenchon, est accusé d'avoir davantage politisé son propos, évoquant des "commentateurs indifférents aux tentatives de meurtres et agressions racistes contre des insoumis" qui le "somment de [se] prononcer" sur le sujet.

"Jean-Luc Mélenchon a raison"

Le triple candidat à la présidentielle avait exprimé sa "compassion" à Jean-Baptiste Trogneux et "join[t] [sa] protestation à la sienne", tout en demandant à "Macron et Madame d'en faire autant pour nos amis agressés".

"Jean-Luc Mélenchon a raison", abonde Mathilde Panot. "On essaye toujours de nous faire passer pour des violents", déplore la députée du Val-de-Marne. "Or, les violences aujourd'hui dans notre République et dans l'histoire de notre pays, c'est l'extrême droite".

L'élue pointe la responsabilité du gouvernement et cite la Première ministre Élisabeth Borne. "Elle nous explique que La France insoumise est plus dangereuse que le Rassemblement national", accuse l'élue, dénonçant une position "irresponsable".

En cause: des déclarations de la cheffe du gouvernement le week-end dernier dans les colonnes du JDD. Elisabeth Borne a fustigé "l'antiparlementarisme" de LFI, tout en soulignant que "Marine Le Pen et son groupe respectent les formes", même si "cela n’enlève rien au fait que ses idées sont dangereuses".

"Indignation sélective"

La stratégie est reprise depuis des mois par le camp présidentiel, au point que Xavier Bertrand, pourtant de droite, l'a accusé d'être "unijambiste". Cette semaine, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a accusé la formation mélenchoniste d'avoir nourri les violences, après l'agression du petit-neveu de Brigitte Macron à Amiens. Un refrain habituel pour le locataire de la place Beauvau, qui s'était déjà livré à une passe d'armes avec Jean-Luc Mélenchon au lendemain des manifestations du 1er-Mai.

Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a également repris cet angle d'attaque, reprochant aux insoumis leur "indignation sélective", lors de la séance de question aux gouvernement de l'Assemblée nationale.

"Quand condamnez-vous les conseillers régionaux qui manifestent en disant 'Louis XVI, on l'a décapité, Macron on peut recommencer!'[...] À quel moment, dans la façon dont vous vous exprimez ici, vous n'encouragez pas cette violence?", a tancé le bras droit d'Édouard Philippe.

"Il se passe quelque chose de très grave"

Mathilde Panot défend les formes de protestations de ses troupes. "Peut-être que vous commencez à découvrir qu'il y a des formes carnavalesques, des caricatures, des grandes marionnettes [...] Il y a toujours eu ça dans les manifestations", lance-t-elle, bravache, sur notre plateau. Et de poursuivre:

"C'est un exutoire de la colère populaire".

"Nous n'attisons pas les violences, nous ne croyons pas à la violence", insiste la parlementaire, dont la formation cherche à représenter la conflictualisation de la société. Mathilde Panot met une nouvelle fois le braquet sur l'extrême droite. Celle-ci fait peser des "menaces constantes" sur son groupe de députés, confie-t-elle. Et de citer "Ersilia Soudais (députée LFI de Seine-et-Marne, NDLR), qui a été agressée dans la rue récemment par quelqu'un d'extrême droite".

"Je le dis très solennellement, il se passe quelque chose de très grave dans le pays", avertit l'insoumise, rappelant au passage, "le projet d'attentat qui visait Jean-Luc Mélenchon, Médine, le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) et des mosquées".

Article original publié sur BFMTV.com