[MàJ Video] Essai Renault Espace 5 dCi 160 Intens

Renault réinvente son Espace. Est-ce que la tenue de "crossover" lui permettra de tenir le choc de génération ? La réponse avec notre essai de la version dCi 160.

Voici nos impressions au soir du premier jour des essais du nouvel Espace 5. Nous vous proposerons une mise à jour plus complète ainsi qu'une vidéo de l'essai rapidement.

12 ans, c'est la durée de vie de l'Espace 4. Arrivé à bout de souffle, le concept de monospace pur et dur se mue en Crossover. Un défi de taille qui saura satisfaire les familles comme les professionnels en quête d'un véhicule identitaire ?

Design : entre deux chaises.

C'est Laurens van den Acker lui même qui nous a présenté le nouvel Espace de 5ème génération. Le designer, à la tête du bureau de style de Renault, nous explique qu'il fallait créer un véhicule capable de fédérer une famille moderne. Pour lui, c'est une collection d'individus avec des attentes différentes les unes des autres qui se regroupe autour d'un conducteur. Ce véhicule doit à la fois être "costaud" pour symboliser la sécurité mais aussi avoir ce côté fluide du TGV pour symboliser le voyage. Le premier côté baroudeur à la barbe de trois jours est exprimé par la caisse sur-élevée et les jantes de grand diamètre. C'est une forme d'épaule solide sur laquelle on peut s'appuyer en cas de coup dur. L'aspect TGV s'exprime par la ligne de pavillon qui commence dès le pied avant de l'habitacle depuis le pare-brise jusqu'à la ligne de fuite du pavillon arrière.

Le dessin de cet Espace est à l'appréciation de chacun ... c'est à dire très subjectif !

Pour vous donner mon avis, autant j'aime bien l'avant, autant j'aurai apprécié que l'arrière soit moins "vertical". Les jolis feux qui se prolongent sur les ailes arrière tentent bien d'étirer le tout mais il conserve tout de même un côté trop utilitaire. Sur ce point, ses concurrents directs (Ford S-Max) ne font guère mieux mais un Nissan X-Trail présente une poupe plus dynamique. On apprécie tout de même l'excellent travail de Renault pour soigner chaque millimètre sur un véhicule de 4,86m. Au final, le charme peut opérer sur cet Espace V qui ne manque pas de présence comme en ont témoigné les réactions des passants croisés durant cet essai.

A l'intérieur, ce nouvel opus frappe les esprits en hissant Espace V au niveau des meilleurs. Qualité des matériaux, ergonomie, présentation, rendu visuel c'est un quasi sans faute de la marque au losange qui fournit une probante démonstration de ce qu'est la qualité française. La pièce maîtresse de notre sujet du jour, c'est bien entendu la console centrale "flottante" autour de laquelle s'articule l'habitacle. Elle est surplombée d'un écran tactile très intuitif (livré de série) de 8,7 pouces qui délivre les fonctions essentielles comme le GPS, le téléphone et le multimédia. Espace est un véhicule connecté et bien dans son temps sur ce point.

Aides à la conduite

L'Espace V bénéficie des dernières technologies et donc d'une ofre qui n'a rien à envier à ses adversaires. On peut citer le maintien dans la file, la lecture des panneaux de signalisation routière, un freinage d'urgence assisté, un régulateur de vitesse adaptatif ou encore un système de sationnement automatique pour se garer ou sortir quel que soit le rangement : créneau, épis, bataille.

Habitabilité : pour une famille française "normale"

Il n'y a que le vieux modèle de la traditionnelle famille nombreuse qui viendra s'offusquer de la perte d'habitabilité du 3ème rang. Espace V n'est plus tout à fait un véhicule 7 places mais un 5+2. Les deux dernières places sont peu enviables mais sur ce point, Espace singe la concurrence Nissan X-Trail ou Land Rover Discovery Sport. En revanche, l'espace aux jambes a considérablement progressé au deuxième rang par rapport à la précédente génération. En configuration 5 places, Espace V propose 680 litres de coffre sous la tablette (souple). Les fauteuils du 2nd rang sont toujours indépendants et coulissants pour offrir plus de modularité.

Dynamique : grand voyageur

Nous arrivons là à un trait de caractère important. Espace V est un "avaleur de bornes" comme on dit. Vu son gabarit, on ne s'attendait pas à ce qu'il soit dynamiquement au niveau d'une Lotus Elise. Là où Renault surprend tout le monde, c'est que cet Espace propose un niveau de confort et d'onctuosité qui sembleraient presque "datés". Disons qu'il y a longtemps qu'on n'en a plus vu des comme ça. Les SUV modernes ayant tendance à toujours lorgner sur le terrain du sport, ils ont parfois oublié que leur fonction première est de voyager : loin, longtemps et dans le confort. Espace V sublime ce principe si bien qu'il semble un peu emprunté au moment d'être brusqué. Avouons aussi que notre terrain d'essai autour des Baux de Provence correspondait peu à ce que ce grand rouleur rencontrera 90% de son temps : de l'autoroute. Equipé du châssis 4control (quatre roues directrices & suspensions pilotées), notre Espace a tout de même fait preuve d'une maniabilité record en braquant aussi bien qu'une citadine comme une Clio !

Dans ces conditions, la motorisation dCi 160 biturbo, de notre essai, dispose d'un agrément remarquable. En proposant un couple disponible très tôt, Espace se tire aisément de nombreuses situations. Elle est simplement bridée par une boîte de vitesses à double embrayage qui apprécie peu le maniement manuel ou le traitement trop sportif. Les temps de passage et de réaction du couple moteur - boîte nous ont semblé un peu longs. On préfère nettement la gestion automatique. Espace dispose de plusieurs mode de conduite "Eco", "Neutre", "Confort" ou "Sport" et un mode personnalisable. Quand Espace est équipé du châssis 4control, ces réglages jouent sur la direction, les réglages de suspension, la réponse moteur ou encore la vivacité des quatre roues directrices. Quoiqu'il en soit, il nous a semblé que si la compression est bien gérée, la détente des suspensions est un peu trop lâche et autorise encore un peu trop de roulis à Espace 5. Un défaut corrigé (en partie) par les quatre roues directrices mais qu'en sera-t-il sur les versions non équipées de cette technologie indisponibles pour notre essai ?

Renault Espace 5
Renault Espace 5

Bien que reposant sur la plateforme CMF One de l'Alliance Renault-Nissan, Espace 5 ne propose pas de transmission 4x4 comme ses cousins japonais. Un choix que Renault explique par le fait que ces véhicules ne voient que rarement des conditions qui subliment une transmission 4x4 quand les quatre roues directrices facilitent les manoeuvres en ville. Sans avoir tord, Renault oublie tout de même qu'une transmission intégrale présente de nombreux avantages et pas que dans la boue ! Pluie, neige sont des intempéries qui sont régulièrement présentes sur les routes des automobilistes européens qui goûtent de plus en plus aux joies du 4x4. Renault n'exclue cependant pas une combinaison des deux solutions mais c'est un arbitrage économique sur le prix de vente de l'Espace.

Un avaleur de bornes

Renault a dû faire des choix pour proposer l'un des maîtres étalons du marché en terme de rapport qualité / prix / habitabilité. Sur ce point, l'Espace 5 a peu de concurrence. Disons que son positionnement fidèle à l'esprit de confort qui anime Renault pourra laisser sur leurs faims quelques adeptes d'une conduite dynamique. Néanmoins, proposé à partir de 34 200 € en dCi 130 ch et comptez 43 200 € pour un coeur de gamme dCi 160 en fintion Intens, Espace 5 dispose de nombreuses qualités dont un contenu technologique et un coût à l'usage très intéressants. Son nouvel aspect de "Crossover" marque une rupture mais assurément pas un coup d'arrêt dans une carrière qui devrait encore durer quelques années !

Ce qu'il faut retenir :

  • Equipements de série : feux full leds, jantes alu 18 pouces, tablette tactile Rlink II, radars stationnement, modularité One Touch pour rabattre indépendamment ou ensemble les fauteuils. 7 places = + 1500 euros

  • Equipements niveau Intens : affichage tête haute, sellerie cuir, hayon motorisé, stationnement automatique.

  • Châssis 4control : quatre roues directrices + suspensions pilotées = 1700 € ou de série sur finition Initiale.

  • Pas de malus sur motorisations diesel, 250 € de pénalités sur essence tCe 200 ch