Essai Nissan Navara 2,3l. dCi

Le nouveau pick-up Nissan Navara lorgne désormais du côté des SUV. Une tentative de mélange des genres réussie?

Nissan Navara 2,3l. dCi

En automobile comme ailleurs, l’heure est aux mélanges des genres, aux mariages de (dé)raisons, aux grands écarts plus ou moins assumés. Les résultats laissent malheureusement très souvent à désirer. Parfois pourtant, et c’est heureux, ces petits arrangements aboutissent à quelque chose de positif. C’est le cas du nouveau pick-up Nissan. Un véhicule pratique et utile, qui tente une incursion dans le loisir et l’agrément. Avec un certain succès d’ailleurs !

Le Nissan Navara évolue donc, et s’ouvre à une nouvelle clientèle. Après plus d’une décennie de carrière il était temps me direz-vous. Il tire à cette occasion le meilleur parti d’une fiscalité dont on ne vante plus les aspects « kafkayens ». Classé par l’administration fiscale comme véhicule utilitaire, le Nissan Navara échappe en effet complètement au malus, ce dispositif mortifère qui éclaircit les rangs des 4x4 et gros SUV mais qui favorise les pick-ups (avec 183/201 gr/km de CO2, ce Navara échappe à 3.600€/8.000€ de pénalité). Alors autant en profiter et lui assigner de nouveaux objectifs quitte à investir un peu, le rendre plus accueillant et lui offrir davantage de sophistication comme une suspension arrière à ressorts hélicoïdaux par exemple, une première dit-on sur un pick-up. Rassurez-vous ce Nissan Navara conserve ses fondamentaux : châssis échelle robuste, véritable transmission 4x4 avec boîte de transfert pour crapahuter, contrôle de vitesse en descente, blocage de différentiel arrière et garde au sol conséquente (22 cm). Simplement il est désormais disponible avec une rustique suspension arrière à lames, en version King Cab davantage typée utilitaire, OU à ressorts plus prévenante pour la définition Double Cab qui lorgne du côté des SUV.

Nissan Navara 2,3l. dCi
Nissan Navara 2,3l. dCi

 

Quelle que soit la version de ce Navara, le style a été revu avec un certain bonheur. Toujours aussi agressive la face avant avec sa calandre en « V » conserve un caractère fort. Tout juste remarque-t-on les feux « boomerang » qui remontent sur des ailes plus proéminentes. A l’arrière la benne s’est allongée (+67mm et minimum 1,58m) et établit un record dans la catégorie, même si l’empattement a un peu diminué (3.150mm). Mais c’est l’habitacle qui séduit le plus. Le tableau de bord est agréable et bénéficie d’une meilleure finition et d’ajustages très convenables. Comme souvent les éléments en plastique pourraient en revanche être de meilleure qualité. L’instrumentation et l’équipement sont complets voire riches si on se laisse aller à taper dans la liste des options et Packs proposés : climatisation automatique, ordinateur de bord avec écran TFT, système audio, caméra de recul, volant cuir, démarrage sans clé, régulateur/limiteur de vitesse, 7 airbags, etc. Très utile aussi le nouveau système de caméras à 360° au moment de manœuvrer un véhicule de plus de 5 mètres de long et de près de 2 m. de largeur. Des équipements que l’on a en fait l’habitude de retrouver sur de bonnes berlines, moins sur un pick-up capable de charrier une tonne de gravats ou tracter une remorque de 3t5. Bien plus civil que son prédécesseur ce nouveau Nissan Navara traite mieux ses passagers à condition de retenir la version Double Cab plus logeable. Davantage typée « utilitaire » la version King Cab est davantage une 2+2 qu’autre chose et se révèle malheureusement fort peu accueillante à l’arrière avec ses petites portes antagonistes et ses strapontins mini, mini. Il faut d'ailleurs plus les considérer comme des places de dépannage, et leur assise relevée y voir un complément de stockage. Et ce n’est certainement pas elle qui viendra concurrencer les SUV. La version Double Cab soigne nettement mieux l’espace disponible aux places arrières. L’accès déjà est meilleur grâce à la présence de deux véritables portes arrière. Et même si la banquette se montre un peu ferme et les dossiers un peu trop verticaux, les passagers arrière ne seront pas gênés aux entournures.

Nissan Navara 2,3l. dCi
Nissan Navara 2,3l. dCi

 

Nouvelle motorisation 2.3l. dCi

Le nouveau moteur Renault 2.3 dCi qui équipe ce Navara NP300 est disponible en deux versions de puissance, 160ch à simple turbo ou 190ch double turbo. Ce quatre cylindres n’est pas fainéant et fait oublier l’ancienne motorisation 2.5 dCi 144 ch/190 ch. Il est proposé de série avec une boîte de vitesse manuelle à six rapports affligée de grands débattements et aux verrouillages fermes. Même si elle se montre un peu paresseuse (mais très douce) et grève quelque peu la consommation nous lui préférons nettement la boîte automatique sept rapports. Pas trop sonore, ce moteur s’arrange assez bien des 1.958 kg à sec du Navara. En version 160ch il abat le 0 à 100 km/h en 12 secondes, et en seulement 10,8 sec. avec sa version double turbo 190ch, plus pêchue. Ce nouveau 2.3 dCi. n’est en outre pas trop énergivore : la version 160ch boîte manuelle (King Cab) annoncée à 6,4 litres aux 100km en cycle mixte nous a gratifié d’un raisonnable 8,4l. de moyenne sur un parcours avec du relief et de la ville. Donnée pour 7,0l. normalisé, notre Double Cab (190ch/BVA) s’est quant à lui contenté d’un modeste 8,6l. aux 100km.

Sur la route le Navara prend ses aises. Large et long il réclame un peu d’espace. Sur route pas de problème son empattement généreux et ses voies larges lui confèrent une stabilité souveraine. Mais en ville ou sur de petites départementales étroites et sinueuses, il sera moins à la fête. Pas question d’improviser à son volant. La direction n’est pas très directe et vous oblige souvent à mouliner des deux bras (diamètre de braquage 12,4m.). Pensez aussi, dans les épingles ou les rues à angle droit, à cette longue benne là-bas, loin derrière : 5,33 m de longueur il faut les caser ! Si malgré toutes ces préventions vous décidez quand même de rouler à bonne allure, préférez alors le Nissan Double Cab et ses suspensions arrière à ressorts plus prévenantes, et gage d’une meilleure motricité. Car ce Navarra n’est qu’un 4x4 « à crabotage ». Ce qui signifie que vous roulerez la plupart du temps en mode propulsion, sur la route en tout cas. Posé sur ses lames de ressort et plutôt léger du postérieur, le King Cab se la joue en effet volontiers rodéo. Un mot sur les aptitudes off-road de ce Nissan Navara : à la condition de tenir compte de ses dimensions, il se montre très à la hauteur. Avec de bons angles (attaque 30°/sortie 25°/ventral 22°), une garde intéressante (22cm), une réduction honnête et un blocage arrière, ce Navara ira déjà loin avant de baisser les bras.

Nissan Navara 2,3l. dCi
Nissan Navara 2,3l. dCi

Ce pick-up aux larges ambitions sort un peu de sa condition pour venir rivaliser avec les SUV et quelques crossover. Bonne initiative et un contrat presque rempli. Mais il veut rester encore un utilitaire multi-tâche, d’où l’existence d’une gamme large et pour tous les goûts. Le Navara est donc proposé en version 160ch King Cab châssis cab pour les professionnels à partir de 26.260€ et 26.960€ en version King-Cab. Mais pour véritablement goûter aux atouts de ce nouveau « couteau suisse », utilitaire la semaine et véhicule de loisir le week-end, nous lui préférerons la définition Double Cab de préférence avec le bloc double turbo 190ch et boîte automatique qui débute à 36.460€ (plus 2.100€ pour la boîte automatiques 7 rapports). Un tarif pas si élevé pour une belle polyvalence d’autant que ce pick up bénéficie d’un intéressant niveau de garantie : 5 ans ou 160.000km. Pas étonnant que ce Navara vienne de se voir décerner le titre du Pick-Up International 2016.

 

A partir de 36.460€  Navara Double Cab dCi 190ch

Accélérations : 0 à 100 km/h en 10,8 secondes

Consommation : 7,0l./100 km valeur mixte normalisé, 8,6l./100km relevé

Garantie : 5 ans ou 160.000km

 

 

 

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