Essai Mercedes AMG GT [Vidéo]

Mercedes propose sans aucune contestation possible l'un des plus belles sportives avec l'AMG GT. Mais que vaut-elle sur le terrain ? La réponse avec notre essai vidéo de la version S

 

Il me tardait d'essayer la nouvelle AMG GT. L'empreinte que chaque véhicule de l'atelier d'Affalterbach m'a toujours laissé un goût prononcé comme une envie d'en reprendre. Cette AMG GT n'échappe pas à la règle autant le dire tout de suite. Comme une drogue, elle est addictive et il me faudra bien une semaine en citadine 1.0l essence de maximum 60 ch pour tenter de me désintoxiquer.

 

Le dessin de l'AMG GT est parfait. Evocateur, comme son long capot laisse imaginer une cavalerie de folie, cette auto suggère sa sportivité dans un parfum de finesse. Faite de courbes et d'ouvertures dans la carrosserie (bouclier, capot, ouïes sur les ailes), elle porte une robe de soirée. Son aileron a le bon goût de se faire discret pour reposer tranquillement dans son logement au dessus du coffre pour ne sortir que quand c'est nécessaire. A l'intérieur, elle dévoile un chic presque inattendu. Comme la Porsche 911, référence du marché, chez AMG sportivité exacerbée ne rime pas intérieur spartiate et dépouillé. On y gagnerait quoi ? Au maximum 50 kg ? Sur un poids total de près de 1650 kg, ça ne changerait pas grand chose surtout que le moteur est suffisamment fort …

 

Son terrain de jeu est partout

 

L'AMG GT bénéficie d'un châssis (avec coque en aluminium) intégralement revu par rapport à une SLS et des variations existent en fonction de la version sélectionnée, GT ou GT S. Sur la S que nous avions, la suspension est confiée à un système hydraulique avec un gestion électronique. On peut faire varier la dureté des suspensions en fonction du mode sélectionné : perso, S, S+ ou Race. La version 486 ch bénéficie d'un différentiel mécanique quand la GT S d'un différentiel électronique. Le nouveau V8 portant le code M178 dispose de deux turbos logés dans le V. Chacun alimente une rangée de cylindres pour offrir 600 ou 650 (S) Nm de couple constant de 1600 à 5000 trs (1750 à 4750 version S). Il faut 4,0s pour l'exercice du 0 à 100 à l'AMG GT et même seulement 3,8s pour la version S : un très beau score car il faut passer la puissance au sol sur seulement deux roues.

J'étais sur la réserve avant de prendre le volant et demandais à voir. Le V8 63 AMG m'avait laissé un souvenir indélébile par sa voix. Je ne doutais pas un instant des performances de la version turbo mais j'avais un peu peur qu'il soit castré d'un point de vue vocalises. Mercedes a bien fait les choses et a prévu (en option ou série) un échappement sport qui s'occupe de sonner le clairon pour la charge de l'AMG GT. Un premier bon point.

Le comportement de l'auto a aussi beaucoup changé. Avec un moteur en réelle position centrale avant, une répartition des masses quasi idéale (47 avt – 53% arr), elle est plus vive, plus naturelle dans son comportement qu'une SLS qu'il fallait, il faut bien le dire, un peu forcer. La nouvelle direction est peut-être le seul point où il y aura débat. Quelque soit le mode sélectionné, elle reste à mon goût un peu trop légère en mains. Précise et bénéficiant d'une bonne remontée d'informations, le point milieu gagnerait à être plus dur pour moins penduler à rythme sportif sur petites routes.

La motricité a elle aussi énormément progressé. Là où il était quasiment impossible d'engager la pédale de droite à fond en sortie de courbe avec une SLS, ici, on peut y aller sans retenue tant qu'on a laissé l'ESP en mode normal ou sur le mode Sport qui autorise de légères dérives. Sur la version GT, il y a un différentiel mécanique, sur la GT S, on trouve un différentiel électronique. Nous n'avons essayé que cette dernière version et celui-ci fonctionne à merveille. Une qualité que je relève peu souvent lorsque l'on en vient à un contrôle électronique, c'est dire. Forcément, si on enlève l'ESP, l'AMG GT prend tout un peu plus de travers, qui s'en plaindra tant, même dans ce cas extrême, la progressivité est de mise.

Le freinage est lui aussi au dessus de tout soupçon. Belle attaque, progressivité, puissance et endurance, c'est un sans faute.

Face à une 911 ?

La sempiternelle question ! En fait, les deux autos ne se concurrencent absolument pas si ce n'est peut-être sur la question du prix. A gamme et puissance équivalente, les choses sont trop différentes. L'AMG GT S s'oppose à une 911 Turbo : propulsion contre transmission intégrale, difficile de les rapprocher si ce n'est par la puissance et la suralimentation. Une AMG GT « de base » peut se rapprocher d'une 911 GT3 mais là, la 911 est clairement spartiate et exclusive quand la Mercedes propose une polyvalence plus grande. Non, pour moi c'est incomparable.

Le juste prix

Le principal atout de cette AMG GT, peut-être avant ses prestations dynamiques largement renforcées, c'est sans doute son prix. Avec un prix en chute de plus de 60 000 euros sur la version AMG GT par rapport à une SLS, elle possède un argument de poids comme un thaïlandais croisé sur notre route nous l'a fait remarquer. Possesseur d'une 911 Carrera S, ce dernier était très curieux sur l'AMG GT mais pensait qu'elle était encore vendue au prix de l'ancienne. C'est ce dernier point qui lui a fait dire « alors, je pourrai certainement me laisser tenter ». Porsche a tout à craindre de ces nouvelles concurrentes qui proposent un vent nouveau sur la catégorie, qu'elles se nomment AMG GT ou Jaguar F-Type ! Prix : à partir de 124 900 euros, 144 000 en version GT S

Fiche Technique :

Longueur 4m55

Largeur 1m94

Hauteur 1m29

Poids 1645 kg

Moteur & Performances :

Version S :

V8 Biturbo 3982 cm3

Puissance 510 ch à 6250 tr/min

Couple 650 Nm dès 1750 tr/min

0 à 100 : 3,8s

Vmax : 310 km/h