Essai Audi R8 V10 Plus

Dans le créneau des supercars, l’Audi R8 se distingue par son originalité et son positionnement. Sa motorisation V10 dépourvue de turbo et disposée en avant des roues arrière est une première originalité, sa transmission intégrale en est une autre. Le fait également de proposer une grande polyvalence lui a permis de séduire une plus large (toutes proportions gardées !) clientèle que la plupart de ses concurrentes. Lancée en 2007, sa première génération s’est vendue à 27.000 exemplaires dont 630 en France. Une performance commerciale intéressante pour une voiture moins exclusive et beaucoup plus facile à vivre que d’autres supercars. De voitures parfois plus performantes mais aussi plus exigeantes et sans doute moins abordables pour un conducteur moyen. Cette facilité d’usage, de conduite sur route ouverte comme de pilotage sur circuit, elle le doit en grand partie à sa définition technique (moteur central arrière, quatre roues motrices) mais également à ses aides à la conduite et à son électronique de pointe.

Développer une voiture de sport afin de la rendre efficace sur circuit est un exercice dont les recettes sont connues. En quelques mots, le moteur doit être puissant mais pas forcément souple, les suspensions très fermes et le maintien de caisse renforcé, les freins les plus puissants possible, la caisse légère, bref la voiture doit être efficace et performante avant tout. Au pilote de s’adapter si nécessaire. Sur la route, une sportive doit davantage composer. Le revêtement, souvent loin d’être parfait, nécessite un amortissement très travaillé, le moteur et la transmission doivent s’adapter aux contraintes de la circulation et se montrer conciliants, les freins doivent être efficaces, puissants certes, mais progressifs. Le conducteur enfin, qui n’est pas forcément toujours un pilote professionnel ( !), réclame un peu de confort et de sécurité. Grâce à l’électronique d’aujourd’hui il est miraculeusement possible de passer du premier de ces états au second simplement en modifiant quelques réglages électroniques. Et c’est ce que fait la nouvelle Audi R8 V10 Plus avec un grand brio.

Un peu plus agressive esthétiquement, un peu plus légère (1.555 kg), et plus puissante (610 ch en version V10 Plus), la nouvelle R8 disponible en cette fin d’année 2015 annonce des performances en hausse avec notamment des chiffres qui laissent rêveurs : 330 km/h en vitesse de pointe avec une accélération de 0 à 100 km/h effectuée en seulement 3,2 secondes. On est véritablement dans le domaine des supercars où évoluent également les Ferrari, Aston Martin, McLaren et autres Porsche. L‘Audi R8 V10 Plus bénéficie également d’une solide dotation techno. A commencer par l’Audi Drive Select qui vous permet à loisir de configurer comme vous les souhaiter les caractéristiques sportives de la voiture. Réponse de la direction (Direction Dynamic, option à 1.640€), réactivité du moteur, rapidité du passage des rapports de la boîte S-Tronic 7 rapports, lois d’amortissement ( option Magnetic Ride à 2.110€), motricité et répartition de la puissance, etc. En plus de différents « Menus », le mode « Individual » vous laisse la possibilité de panacher et d’opter par exemple, comme nous l’avons fait, pour la suspension la plus souple tout en conservant les réglages les plus « sports » pour le moteur, la boite ou la direction.

Plaisir sous surveillance

Avec les bons réglages, la R8 V10 se mue immédiatement de pistarde douée en routière ultra efficace. Testée sur les routes tourmentées du sud de la France, de la Drôme provençale et sur quelques portions connues des rallymen (Burzet, col de la Fayolle), l’Audi R8 nous a véritablement surpris. Sur des revêtements parfois très moyens, souvent humides ou parsemés de gravillons, l’Audi présente un comportement très efficace et sécurisant. La motricité est étonnante, les transferts de puissance avant/arrière éventuels (jusqu’à 100%) ultra rapides. Avec les palettes au volant vous montez les rapports d’un clic rapide sans pratiquement de rupture de charge. Dans un hurlement rageur et un peu rauque, le V10 se rue dans les tours comme aucun autre. A vous les belles envolées jusqu’à 8.500 tr/min, fenêtre entre-ouverte bien sûr pour n’en rien manquer… Au rétrogradage le coup de gaz automatique vous met la banane. En mode confort, les suspensions à gestion électronique parviennent à lisser efficacement cassures, nids de poules, et autres imperfections de revêtement malgré des pneumatiques (245/35R19 et 295/35R19) aux flancs très bas. La R8 se montre toujours précise, agile et réactive, et prend de solides appuis sans mouvements de caisse désagréables. Les freinages de trappeurs permis par les énormes disques carbone céramique parviennent à mettre à mal les pneumatiques. Mais en toutes circonstances, cette débauche de puissance est sous contrôle, ABS, EBV, ASR, EDS, Magnetic Drive et ESP veillent au grain. Même reculée, comme vous pouvez le définir avec L’Audi Drive, leur intervention sécurise votre plaisir. Avec l’électronique moderne et bien pensée, c’est le plaisir sans déplaisir finalement !

Puissance : 610 chevaux à 8.520 tr/min

Couple : 560 Nm à 6.500 tr/min

0 à 100 km/h : en 3,2 secondes

Vitesse maximum : 330 km/h

Prix : 199 000 euros