Espionnage : l’offensive silencieuse de Moscou en Autriche

Un Vladimir Poutine inquisiteur coiffé d’une toque fourrée, les couleurs du drapeau autrichien, des mots caviardés. La une de Politico Europe reprend tous les codes de la guerre froide, pour évoquer un sujet bien d’actualité : “Comment la Russie a infiltré les services d’espionnage de l’Autriche”.

Le journal américain a enquêté sur un scandale qui agite la république des Alpes depuis maintenant plusieurs mois. D’après lui, la Russie aurait tenté, avec l’aide de l’entrepreneur véreux Jan Marsalek, de deux agents secrets autrichiens et de membres du parti d’extrême droite FPÖ (Parti de la Liberté), de “discréditer les services du renseignement autrichien afin de provoquer une refonte et de placer une direction favorable au Kremlin”.

“Cette hypothèse d’un complot piloté par Moscou est explosive pour un certain nombre de raisons”, assure-t-il. D’abord, parce qu’une telle stratégie “aurait pu fonctionner” si le scandale d’Ibiza, une affaire de collusion entre l’extrême droite autrichienne et les milieux d’affaires russes, n’avait pas explosé en 2019 et forcé le FPÖ à quitter le gouvernement du chancelier conservateur Sebastian Kurz.

Ensuite, parce qu’elle montre à quel point l’Autriche est une cible pour Moscou, et Vienne “un nid d’espions internationaux”. Le pays est à la fois neutre sur le plan militaire et membre de l’Union européenne, il est le siège de nombreuses institutions internationales et reste proche de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) - ce qui fait de lui un État stratégique en termes de renseignements.

L’extrême droite impliquée

Mais surtout, s’inquiète Politico Europe, l’affaire montre à quel point le Parti de la Liberté, actuellement favori des législatives de cet automne, a œuvré plus ou moins consciemment en faveur de la Russie lorsqu’il était au pouvoir.

Quand son chef, Herbert Kickl, était ministre de l’Intérieur, un raid de police au sein des services de renseignements autrichiens aurait notamment permis de transmettre des documents confidentiels aux Russes.

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