En Espagne, les victimes de violences sexistes et sexuelles pourront toucher le chômage sans condition

Les victimes reconnues comme demandeuses d’emploi mais sans revenus propres auront droit à une subvention mensuelle dégressive
OSCAR DEL POZO / AFP Les victimes reconnues comme demandeuses d’emploi mais sans revenus propres auront droit à une subvention mensuelle dégressive

VIOLENCES SEXISTES - Une mesure « radicalement féministe » selon la ministre du travail espagnole Yolanda Díaz. En Espagne, une réforme du chômage adoptée ce mardi 21 mai instaure une nouvelle aide aux victimes de violences sexistes et sexuelles : elles seront éligibles à l’allocation-chômage à partir de 16 ans, et sans besoin d’avoir cotisé au préalable.

Dès le 1er novembre 2024, les victimes pourront donc en faire la demande et toucher cet argent pendant 30 mois maximum. Un moyen, selon le quotidien espagnol Heraldo, d’améliorer la protection sociale et économique des victimes.

Les victimes reconnues comme demandeuses d’emploi mais sans revenus propres auront droit à une subvention mensuelle dégressive en trois temps, calculée sur la base de l’indice espagnol Iprem (indicateur public des revenus à effets multiples). Selon l’indicateur actuel, elle devrait s’élever à 570 € les six premiers mois, 540 € les six suivants, et 480 € les quatorze mois restants.

L’Espagne confirme son statut de pionnier

D’après le média barcelonnais equinox, le statut de personne « victime de violences machistes » en Espagne dépend d’une loi de 2004, qui dispose qu’une personne est reconnue comme telle lorsqu’il y a « condamnation pour un délit, ordonnance de protection ou toute autre décision judiciaire qui prévoit une mesure de précaution en faveur de la victime », ou lorsqu’il existe un rapport du ministère public présentant des indices que la demandeuse est bien victime de violence liée à son genre. Les victimes de violences de la part de leurs parents ou de leurs enfants seront également concernées. Une mesure qui confirme « l’esprit pionnier espagnol » en matière de progressisme, selon nos confrères d’equinox.

Sur X, la ministre du travail et de l’économie sociale s’est félicitée de cette réforme. « L’allocation-chômage n’est pas un petit salaire, c’est un droit », a-t-elle affirmé. « Nous continuons d’améliorer la vie des femmes victimes de violences de genre ».

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