Espagne : le Premier ministre Pedro Sanchez annonce sa décision de rester au pouvoir
Le chef du gouvernement espagnol avait pris son pays de court la semaine dernière en mettant sa démission dans la balance après l'annonce, par un tribunal madrilène, de l'ouverture d'une enquête préliminaire pour trafic d'influence et corruption contre son épouse.
Sa prise de parole était très attendue. Ce lundi 29 avril, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a annoncé qu'il reste en fonction, après qu'un tribunal madrilène a ouvert une enquête préliminaire pour trafic d'influence et corruption contre son épouse, Begoña Gómez, à la suite de la plainte d'une association proche de l'extrême droite.
"Cette campagne de diffamation ne s’arrêtera pas. [...] L'important est que nous souhaitons vous remercier pour les expressions de solidarité reçues de toutes parts. Grâce à cette mobilisation, j’ai décidé de continuer à diriger la présidence", a-t-il dit lors d'une conférence de presse tenue en fin de matinée.
Le Premier ministre espagnol est revenu sur ces derniers jours, utilisés pour réfléchir à sa situation à la tête du gouvernement espagnol.
"Je me demandais si cela valait le coup. J'ai la réponse claire. Si nous autorisons les attaques contre des innocents, cela n’en vaut pas la peine. Si nous permettons aux mensonges de remplacer le débat, cela n’en vaut pas la peine", a-t-il encore martelé.
Et Pedro Sanchez de lancer un avertissement pour les mois à venir. "Il ne s’agit pas du destin d’un dirigeant en particulier. Il s’agit de décider quel type de société nous voulons être. Notre pays a besoin de cette réflexion. Cela fait trop longtemps que nous laissons la boue contaminer notre vie publique", avertit le dirigeant espagnol de 52 ans.
Cinq jours de réflexion
Après l'annonce de cette enquête, le dirigeant socialiste avait mis en jeu son poste via un message publié sur les réseaux sociaux. "J'ai besoin de m'arrêter et de réfléchir" afin de décider "si je dois continuer à être à la tête du gouvernement ou si je dois renoncer à cet honneur", avait écrit le responsable socialiste dans une lettre, diffusée sur le réseau social X.
Cette enquête préliminaire, placée sous le sceau du "secret de l'instruction", vise son épouse Begoña Gómez. Elle a été ouverte le 16 avril après une plainte de l'association "Manos limpias" (Mains propres), a annoncé mercredi le tribunal supérieur de justice de Madrid.
Ce collectif, à l'origine de plusieurs procédures judiciaires ces dernières années, est considéré comme proche de l'extrême droite.