Espagne: un prêtre s'excuse après avoir ordonné de repeindre des fresques vieilles de 300 ans

Un prêtre de l'île espagnole de Tenerife a présenté ses excuses après avoir accidentellement ordonné de repeindre un ensemble de fresques classées et vieilles de 300 ans dans son église, rapporte le Guardian.

L'incident, survenu la semaine dernière à l'église Saint-Antoine de Padoue dans la ville d'El Tanque, a suscité un tollé au sein de la population locale et même entraîné une enquête du gouvernement régional des îles Canaries.

Le prêtre Hector Lunar, exilé du Venezuela après avoir fait l'objet de menaces pour avoir critiqué le régime du président Nicolas Maduro, a déclaré qu'il ne savait pas que les fresques de son presbytère avaient obtenu un statut protégé il y a plus de dix ans.

L'église Saint-Antoine de Padoue, bâtie au cours du XVIe siècle, avait été reconstruite au XVIIIe siècle après avoir entièrement brûlé lors d'une éruption volcanique en 1706 avant d'être classée en 2011.

"Je suis désolé et je m'excuse auprès de toutes les autorités compétentes", a déclaré le prête au journal El Día, ajoutant qu'il n'avait aucune idée de ce qu'il y avait sur les murs dont il avait ordonné le décapage et la repeinture la semaine dernière pour les commémorations de la Semaine sainte.

"Je suis vraiment désolé"

Le religieux a également indiqué qu'il venait tout juste de découvrir que le statut patrimonial de l'église signifiait qu'il aurait dû consulter le gouvernement régional des Canaries avant d'entreprendre des travaux sur l'édifice.

"S'ils doivent me punir, ils devraient me punir", a-t-il encore déclaré au journal, "mon intention n’était pas de causer des dégâts (...) Je suis vraiment désolé." Des excuses acceptées par les autorités religieuses.

Esther Morales, maire d'El Tanque a également salué les excuses du prêtre et a déclaré qu'elle espérait que les fresques puissent être récupérées.

Cette gaffe sur un édifice religieux n'est pas sans rappeler plusieurs loupés en matière de restauration. En 2012 une octogénaire était devenue la risée des internautes pour avoir tenté de restaurer une fresque de Jésus, une démarche qui s'est avérée être un ratage complet avec un Christ grimé en une espèce de singe. Plus récemment en 2018, c'est une statue de Saint-Georges qui avait fait les frais d'une restauration au résultat quelque peu discutable.

Article original publié sur BFMTV.com