En Espagne, Pedro Sánchez reconduit à la tête d’un pays “fracturé”

“Résilient, survivant, phénix… Appelez-le comme vous voulez. La classe politique espagnole est en tout cas unanime pour reconnaître la résistance avérée de Pedro Sánchez”, note le quotidien catalan La Vanguardia. Au pouvoir depuis cinq ans en Espagne, le socialiste a été reconduit jeudi 16 novembre par le Parlement à la tête du pays et prendra ses fonctions pour la troisième fois vendredi, après avoir prêté serment devant le roi Felipe VI.

Le dirigeant espagnol, qui avait déjà prouvé ces dernières années sa capacité à survivre politiquement, a obtenu les voix de 179 députés, un nombre supérieur à la majorité absolue fixée à 176. “Si l’on additionne tous les partis qui ont opté pour le oui à l’investiture (PSOE, Sumar, ERC, Junts, Bildu, PNV, BNG, CC), on obtient 12,6 millions de voix pour la nouvelle formation du gouvernement progressiste. Dans l’histoire de la jeune démocratie espagnole, seul José Luis Rodríguez Zapatero” avait fait mieux “lors de cette session clé du Congrès” avec plus de “13,5 millions de voix, en 2004”, rappelle El País.

“Une législature controversée”

La tâche s’annonce néanmoins ardue pour le dirigeant socialiste, remarque la presse espagnole. Arrivé deuxième du scrutin de juillet, derrière son rival conservateur Alberto Núñez Feijóo, le Premier ministre avait déjà dû négocier tous azimuts ces dernières semaines le soutien de plusieurs formations régionalistes, dont les voix sont cruciales dans un Parlement très fragmenté. Sa décision de concéder une loi d’amnistie aux indépendantistes catalans a profondément divisé le pays.

À l’appel du Parti populaire (PP, droite), des centaines de milliers de personnes sont descendues dimanche dans la rue à travers le pays pour dire non à cette mesure, qui est rejetée, selon plusieurs sondages, par une majorité des Espagnols. “Ainsi commence une législature très controversée, qui conduit à des tensions politiques sans précédent”, note dans un éditorial le quotidien conservateur El Mundo. “Précisément en raison de la démoralisation légitime qui se propage aujourd’hui parmi des millions de citoyens, il est crucial que ni l’opposition politique ni la société civile ne cèdent au projet polarisant de Sánchez et ne s’abandonnent à la résignation”, souligne le journal madrilène.

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