Espagne: Carles Puigdemont appelle Pedro Sanchez au dialogue

L'ancien dirigeant indépendantiste catalan Carles Puigdemont (photo) a suggéré mardi au chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez d'être ouvert au dialogue avec la mouvance indépendantiste, mais n'a pas dit si son parti était prêt à le soutenir au parlement. /Photo prise le 7 mai 2019/REUTERS/Clement Rossignol

WATERLOO, Belgique (Reuters) - L'ancien dirigeant indépendantiste catalan Carles Puigdemont a suggéré mardi au chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, vainqueur des législatives du 28 mai, d'être ouvert au dialogue avec la mouvance indépendantiste, mais n'a pas dit si son parti était prêt à le soutenir au parlement.

"Je lui demanderais une chose: avoir le courage du dialogue et non pas la lâcheté de l'oppression", a-t-il dit dans une interview à Reuters.

"Il a une occasion presque unique de faire ce qu'aucun autre président du gouvernement n'a fait", a estimé Puigdemont, qui s'est exilé en Belgique depuis que les autorités espagnoles ont cherché à arrêter les dirigeants indépendantistes pour avoir organisé un référendum en octobre 2017 et avoir proclamé l'indépendance.

Carles Puigdemont, ancien président de la Généralité de Catalogne, est toujours la personnalité dominante de sa formation Junts per Catalunya. Il n'a pas été candidat aux législatives espagnoles mais le sera aux européennes, qui auront lieu du 23 au 26 mai.

Junts per Catalunya a perdu un siège lors des législatives et dispose désormais de sept députés au parlement espagnol. Au total, les indépendantistes catalans disposent de 22 sièges au parlement espagnol, un record, mais leur potentiel d'influence a été entamé par la forte progression des socialistes en sièges.

Si Pedro Sanchez obtient l'appui de Podemos (gauche anti-austérité) et des nationalistes basques, il lui manquera seulement la voix ou l'abstention d'un seul autre député pour pouvoir former un gouvernement disposant d'une majorité parlementaire.

A la question de savoir si son parti pourrait soutenir Pedro Sanchez, Carles Puigdemont a répondu que tout dépendrait de la position que le chef du gouvernement adopterait sur la Catalogne.

"Voyons quelle sera la teneur de son discours devant le parlement lorsqu'il demandera la confiance de la chambre. Il n'a pas contacté notre groupe, mais il serait intéressant de connaître son point de vue".

(Clement Rossignol; Eric Faye pour le service français)