En Espagne, 1 418 “congés menstruels” en un an

Seuls 1 418 arrêts maladie pour menstruations incapacitantes ont été enregistrés en un an en Espagne, a indiqué le ministère de l’Inclusion à l’occasion de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle, le 28 mai. En comparaison, sur l’ensemble de l’année 2023, 8,8 millions demandes d’arrêt ont été enregistrées, rapporte l’agence espagnole EFE, reprise par El País.

Le recours aux congés menstruels avait été approuvé dans le cadre de la loi sur l’avortement entrée en vigueur le 1er juin 2023. Cette mesure avait alors été décrite comme novatrice, voire “révolutionnaire” pour les droits des femmes et leur inclusion dans le monde du travail.

Les patientes éligibles sont celles qui présentent un “diagnostic médical de dysménorrhée secondaire”, c’est-à-dire “des menstruations douloureuses associées à des pathologies” telles que l’endométriose ou les ovaires polykystiques. L’arrêt de travail est délivré par un médecin.

Le ministère de l’Égalité espagnol estime à 60 000 le nombre de femmes souffrant de règles invalidantes, soit 1 % des 6 millions de femmes actives.

Un code utilisé par la sécurité sociale accessible aux entreprises

Cela aurait pu faire beaucoup de congés menstruels, note le site espagnol de la RTVE. Le ministère avait même calculé que la prise en charge de ces arrêts représenterait “un coût supplémentaire maximal de 23,8 millions d’euros par an” pour la Sécurité sociale.

Alors, comment expliquer cette faible utilisation ? Il y a d’une part le problème du sous-diagnostic, les femmes ayant tendance à minimiser leur douleur par “honte” ou “peur du jugement”, voire à ne pas se rendre du tout chez le médecin, explique à la RTVE María Noche, éducatrice du cycle menstruel.

Le personnel de santé, de son côté, est encore “mal formé pour détecter les pathologies liées aux douleurs menstruelles”, mis à part celles qui sont déjà bien connues, comme l’endométriose. “L’éducation menstruelle fait encore largement défaut”, regrette María Noche.

“La population ne dispose pas de suffisamment d’informations, et il y a même un manque de recherche de la part du système de santé.”

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