Des espaces de travail réservés aux femmes : bonne ou mauvaise idée ?

En 2016, portés par le mouvement #MeToo, plusieurs espaces de coworking réservés aux femmes ont ouvert aux États-Unis et au Royaume-Uni. Aujourd’hui, alors que certains, comme Chief, à Londres, et The Co-Working Space, à Nottingham, ont fermé, la BBC se demande si ce type de bureaux appartient au passé ou s’il répond au contraire à un besoin d’avenir.

The Wing, fondé à New York par Audrey Gelman, ancienne attachée de presse d’Hillary Clinton alors que Donald Trump arrivait au pouvoir, a bénéficié d’une très importante levée de fonds. Mais depuis, l’entreprise, accusée de mauvais traitement et de racisme par ses employés et d’élitisme par les clients, a périclité. Une action en justice menée par des hommes se plaignant d’être discriminés a forcé l’entreprise à devenir mixte. Puis, “l’autoproclamée ‘utopie féminine’ a brutalement fermé tous ses espaces à l’été 2022, y compris une succursale à Londres”.

Il existe pourtant toujours une cinquantaine d’espaces de coworking 100 % féminins en Europe. Ils constituent, en quelque sorte, une réponse aux clubs, très anciens et bien établis, uniquement réservés aux hommes. Selon Zoe Ellis-Moore, qui conseille les entreprises sur la manière de trouver la meilleure solution de bureau flexible, nous assistons à un phénomène de spécialisation des espaces de coworking, car les travailleurs veulent être le plus indépendants possible, mais également se retrouver avec leur “tribu”. Ainsi, “les lieux réservés aux femmes représentent un espace communautaire comme les autres”, résume le site britannique.

Mais ces espaces rendent-ils vraiment service aux femmes ? “Certains experts du monde du travail ne sont pas convaincus”, note la BBC. Blaire Palmer, consultante en leadership et autrice de Punks in Suits : How to Lead the Workplace Reformation [“Des punks en costume : comment mener la réforme au travail”, inédit en français] ne raffole pas de l’idée sur le long terme :

“Les espaces réservés aux femmes sont utiles pour explorer, dans un environnement plus sûr, les défis d’être une femme dans des conditions qui ne sont pas encore équitables, mais ils ne devraient jamais devenir un lieu de cachette permanente.”

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