Eric Piolle et Elisa Martin visés par une enquête pour une « combine » de salaire

Eric Piolle et Elisa Martin visés par une enquête pour une « combine » de salaire ( Eric Piolle ici en novembre 2021 à la Fête de l’Humanité)
LUCAS BARIOULET / AFP Eric Piolle et Elisa Martin visés par une enquête pour une « combine » de salaire ( Eric Piolle ici en novembre 2021 à la Fête de l’Humanité)

POLITIQUE - Une enquête a été ouverte ce mercredi 5 juin contre le maire écologiste de Grenoble, Eric Piolle, suite à un article du Canard Enchaîné qui l’accuse d’avoir organisé un tour de passe-passe budgétaire pour verser indûment 16.800 euros à son ancienne première adjointe Elisa Martin, a indiqué le Parquet.

L’enquête pour « concussion », - un délit passible de 5 ans de prison et 500.000 euros d’amende - et « recel de ce délit » vise le maire Eric Piolle, son ancienne adjointe aujourd’hui députée LFI Elisa Martin, et un intermédiaire, a précisé le procureur Eric Vaillant. Sollicitées par l’AFP, ni la mairie de Grenoble, ni Elisa Martin n’ont réagi dans l’immédiat.

Le journal satirique, dans son édition de mercredi, affirme qu’un ancien collaborateur d’Eric Piolle a bénéficié d’une hausse de salaire de 600 euros en décembre 2016 mais s’est vu demander d’en rétrocéder 400 à Elisa Martin pour l’aider à boucler ses fins de mois.

16.800 euros non déclarés au fisc

Selon le journal, cette « combine » visait à compenser la fin de son mandat de conseillère régionale et la baisse d’un quart des indemnités des élus municipaux, en vertu des règles fixées par la municipalité.

Au total, elle aurait ainsi perçu en liquide 16.800 euros, non déclarés au fisc. Ces versements auraient pris fin lorsqu’Elisa Martin a été élue députée au printemps 2022.

Selon le Canard Enchaîné, les relevés bancaires de l’ancien collaborateur, qui a quitté la mairie à l’été 2022, montrent qu’il a « méthodiquement » prélevé 400 euros en liquide chaque mois. Il aurait en outre fait attester par un huissier de justice de conversations menées par messageries cryptées.

Des faits « d’une exceptionnelle gravité »

« Si les faits sont avérés, ils sont extrêmement graves », a réagi sur Twitter l’opposante Emilie Chalas, qui a perdu son siège de députée face à Elisa Martin et a été tête de liste République en Marche à la municipale de 2020 à Grenoble.

L’ancien maire Alain Carignon, lui-même condamné pour corruption, a également dénoncé des faits « d’une exceptionnelle gravité » qui, selon lui, « rompent définitivement la confiance des Grenoblois ».

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