Erdogan passe la main pour mieux la garder

Lors du congrès extraordinaire de l'AKP, mercredi, à Ankara.

Turquie. Le président élu a laissé les clés de l’AKP et du gouvernement au fidèle Ahmet Davutoglu.

Le président élu, Recep Tayyip Erdogan, a confié mercredi la tête du parti islamo-conservateur et du gouvernement turc à son dauphin désigné, Ahmet Davutoglu, jusque-là ministre des Affaires étrangères, qui lui a garanti sa totale fidélité. «L’AKP [le parti au pouvoir, ndlr] est mon cinquième enfant, mais le temps de dire au revoir est arrivé», a lancé, devant les 40 000 participants d’un congrès extraordinaire réglé comme une convention américaine, l’homme fort du pays, qui doit être investi jeudi chef de l’Etat. Seul candidat en lice, Ahmet Davutoglu a été formellement élu président du Parti de la justice et du développement (AKP) à l’unanimité de ses 1 382 délégués, et doit être nommé, jeudi, Premier ministre.

«Les noms changent mais l’essence, la mission, l’esprit, les objectifs et les idéaux restent», a insisté Recep Tayyip Erdogan. A la tête du gouvernement depuis 2003, Erdogan a été élu haut la main président de la République le 10 août, en recueillant 52% des voix dès le premier tour d’un scrutin disputé pour la première fois au suffrage universel direct. A plusieurs reprises, il a confirmé sa volonté de garder les rênes du pouvoir en modifiant la Constitution afin de renforcer les prérogatives, largement protocolaires, de sa fonction.

Cet objectif, dénoncé par l’opposition comme une nouvelle preuve de la dérive autoritaire et islamiste de Recep Tayyip Erdogan, passe par une très large victoire de l’AKP aux élections législatives de 2015. Car la majorité des deux tiers (367 sièges sur 550) est nécessaire pour amender la loi fondamentale. Or le parti au pouvoir ne dispose aujourd’hui «que» de 313 sièges de députés.



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