Erdogan opposé à plus de trois mandats de député En Turquie

ISTANBUL (Reuters) - Recep Tayyip Erdogan s'est prononcé vendredi en faveur du maintien de la limitation à trois du nombre de mandats que peuvent effectuer les députés de son Parti de la Justice et du Développement (AKP), au pouvoir en Turquie. Ces propos peuvent être interprétés comme le signe que le Premier ministre turc ne compte pas lui-même solliciter de quatrième mandat et préférera se présenter à l'élection présidentielle prévue en août. Recep Tayyip Erdogan a en outre déclaré qu'il n'avait aucune intention d'avancer les législatives prévues en 2015 pour les faire coïncider avec le scrutin présidentiel. Le Premier ministre turc s'exprimait pour la première fois depuis son discours de victoire lundi, au lendemain des municipales remportées par l'AKP. "Jamais d'élections anticipées. C'est un principe de notre parti. Nous devons continuer notre travail", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Istanbul avant de partir pour l'Azerbaïdjan. Il a déclaré que l'économie turque était "sur une bonne pente" tout en exhortant la banque centrale à se réunir en urgence pour baisser les taux d'intérêt, ce qui a immédiatement affaibli la livre turque. La banque centrale turque a massivement relevé les taux d'intérêt lors d'une réunion d'urgence en janvier en pleine période de fuite des capitaux des marchés émergents. Elle les a maintenus à leur niveau depuis alors que le gouvernement exerce de fortes pressions en faveur d'un assouplissement en cette période électorale en Turquie. "Les rendements baissent. En rapport à cela, la banque centrale convoquera probablement un comité extraordinaire de politique monétaire", a déclaré Erdogan, ajoutant qu'elle devrait "revoir" sa décision de janvier. "Tout comme elle s'est réunie en urgence la dernière fois pour relever les taux, elle devra cette fois se réunir pour abaisser les taux d'intérêt." Recep Tayyip Erdogan a enfin critiqué le jugement de la Cour constitutionnelle ordonnant la levée de l'interdiction de Twitter. "Nous nous sommes conformés au jugement mais je ne le respecte pas", a dit le Premier ministre turc. "(Le recours) aurait dû être rejeté pour des questions de procédure." Les autorités turques ont levé jeudi l'interdiction qui était en vigueur depuis deux semaines contre Twitter, à la suite d'un arrêt de la Cour constitutionnelle estimant que le blocage de ce réseau social était une atteinte à la liberté d'expression. (Daren Butler et Ece Toksabay; Bertrand Boucey et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)