Pour Erdogan, c'est évident : la femme ne peut pas être l'égale de l'homme

Le président turc Recep Tayyip Erdogan devant la presse au palais présidentiel Ak Saray d'Ankara le 29 octobre 2014.

Pour preuve : la délicatesse des femmes les empêche de creuser le sol. Leur place est auprès de leurs enfants.

Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé lundi sans détour que les femmes ne pouvaient pas être naturellement égales aux hommes et a critiqué vertement les féministes, les accusant d’être opposées à la maternité. «Notre religion (l’islam) a défini une place pour les femmes (dans la société) : la maternité», a lancé Erdogan à Istanbul devant un parterre très largement féminin réuni pour un sommet sur la justice et les femmes.

«Certaines personnes peuvent le comprendre, d’autres non. Vous ne pouvez pas expliquer ça aux féministes parce qu’elles n’acceptent pas l’idée-même de la maternité», a-t-il ajouté.

Sur sa lancée, le chef de l’Etat a assuré qu’hommes et femmes ne pouvaient pas être traités de la même façon «parce que c’est contre la nature humaine». «Leur caractère, leurs habitudes et leur physique sont différents (...) vous ne pouvez pas mettre sur un même pied une femme qui allaite son enfant et un homme», a-t-il insisté.

«Vous ne pouvez pas demander à une femme de faire tous les types de travaux qu’un homme fait, comme c’était le cas dans les régimes communistes», a également estimé le président Erdogan, «vous ne pouvez pas leur demander de sortir et de creuser le sol, c’est contraire à leur nature délicate».

Le parti de Recep Tayyip Erdogan, qui dirige sans partage la Turquie depuis 2002, est régulièrement accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire et de vouloir islamiser la société turque, notamment en limitant les droits des femmes.

L’actuel Président, qui a dirigé le gouvernement pendant onze ans avant son élection à la tête de l’Etat en août, a suscité à de multiples reprises la colère des mouvements féministes turcs en tentant de limiter, sans succès, le droit à l’avortement et en recommandant aux femmes d’avoir au moins trois enfants.



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