En Equateur, le pouvoir punit les médias désobéissants

Un marchand de journaux à Guayaquil, la capitale économique de l'Equateur, le 3 avril.

Le gouvernement de gauche déclare «d'interêt national» certaines infos et oblige journaux et télés à les reprendre. Ceux qui s'y dérobent écopent d'une amende.

Quatre quotidiens et trois chaînes de télévision sont sanctionnés en Equateur pour ne pas avoir relayé une enquête publiée par un journal… argentin. Cette nouvelle surréaliste n’a rien d’un fake news. La Superintendance de la communication (Supercom) a bien lancé, jeudi, une procédure punitive contre sept médias coupables de «censure préalable» d’une «information d’intérêt national». La Supercom, créée par la Constitution de 2008, pilier de la «révolution citoyenne» de Rafael Correa, avait été saisie par un obscur Observatoire citoyen pour une communication de qualité, crée par une ancienne fonctionnaire de la Supercom.

Le 16 mars, entre le premier (19 février) et le second tour (2 avril) de l’élection présidentielle en Equateur, le quotidien de gauche argentin Pagina 12 publiait une enquête sur Guillermo Lasso, ancien banquier opposé à Lenin Moreno, candidat adoubé par Correa pour lui succéder après dix ans de pouvoir. L’article évoque les liens du candidat libéral avec 49 sociétés offshore créées entre 1999 et 2002 au Panama, aux Iles Caïman et dans le Delaware aux Etats Unis. Il l’accuse en outre de s’être enrichi pendant la crise financière de 1999, qui a ruiné de très nombreux Equatoriens et provoqué l’émigration de 1,5 million de personnes, sur une population de 13 millions d’habitants.

Gel des avoirs bancaires

L’évocation renvoie les Equatoriens à la période la plus sombre de leur histoire récente. En 1999, face à un imminent naufrage financier, le gouvernement ordonne la fermeture des banques pendant cinq jours. Et décrète le gel des avoirs des particuliers, pour un an. Chaque épargnant recevait un certificat de dépôt précisant la somme qu’il détenait, et à laquelle il ne pouvait pas toucher. C’est dans ce climat d’incertitude, voire de panique, que des banques ont racheté les bons à 40 ou (...)

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