Episiotomie : les chiffres de la discorde

Salle d'accouchement.

Les gynécologues et obstétriciens français contredisent les chiffres de Marlène Schiappa sur le taux d'épisiotomies pratiquées en France. Une polémique qui permet de remettre en lumière un phénomène de violence obstétricale encore trop répandu.

Décidément, Marlène Schiappa est l’héroïne d’un feuilleton à épisodes illimités. Après l’affaire des coupes budgétaires, puis du projet CAP petite enfance, tous deux critiqués par les milieux associatifs féministes, c’est au tour des gynécologues et obstétriciens français d’entrer en conflit avec la secrétaire d’Etat à l’Egalité. La raison de cette nouvelle polémique ? Les chiffres avancés par la ministre au sujet du nombre d’épisiotomies pratiquées en France chaque année. Auditionnée jeudi 20 juillet par le Sénat, elle a déclaré avoir «commandé un rapport au Haut Conseil à l’égalité sur les violences obstétricales», mentionnant «un taux d’épisiotomie à 75% alors que l’OMS préconise d’être normalement autour de 20 à 25%». Un constat alarmiste que les professionnels de santé ont vécu comme une attaque. Israël Nisand, président du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), est monté au créneau pour dénoncer de fausses informations et des pourcentages surévalués. «Les statistiques nationales sur le taux d’épisiotomie montrent qu’on est en dessous de 20%», a-t-il expliqué. Cette polémique permet aussi de pointer du doigt une pratique encore trop répandue, un tabou complexe à évoquer, alors que des centaines de femmes restent mutilées après cet acte gynécologique, terrifiant pour les futures mères.

C’est quoi, l’épisiotomie ?

Une incision partielle du périnée, pratiquée par le personnel médical lors d’un accouchement, censée faciliter l’expulsion du bébé et prévenir la survenue de déchirures périnéales. Lors de cette intervention, l’obstétricien anesthésie localement (pas systématiquement) et referme l’incision à l’aide de points de suture. Les défenseurs de cette pratique «préventive» certifient qu’il (...)

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