Envoyé spécial - "J'espère que les profs regardent", "Il a tellement raison","Merci", "On l'a tous vécu", "C'était l'enfer" : un formateur épingle les professeurs qui humilient leurs élèves, les internautes approuvent

Ce jeudi 5 octobre 2023 sur France 2, Envoyé Spécial abordait le thème du harcèlement scolaire. Et le deuxième reportage sur le sujet proposait un angle rarement abordé : celui de l'humiliation de certains élèves par des professeurs-harceleurs. Les propos de Jean-Pierre Bellon, l’un des pionniers de la lutte contre le harcèlement scolaire en France, ont été très appréciés par les internautes.

Capture écran France 2 direct/Envoyé Spécial
Capture écran France 2 direct/Envoyé Spécial

En France, un élève sur dix sera victime de harcèlement durant sa scolarité. Et c'est pire sur les réseaux sociaux où un enfant sur 5 sera victime de cyber-harcèlement. Des chiffres qui font froid dans le dos et qui convainquent de plus en plus de médias et de célébrités de prendre la parole à ce sujet. Ce jeudi 5 octobre, deux reportages sur ce problème de société ont été diffusés dans Envoyé Spécial sur France 2.

Le premier sujet baptisé "L'école dans la tourmente" est revenu sur le suicide le 5 septembre dernier à Poissy de Nicolas, un lycéen de 15 ans qui avait subi du harcèlement scolaire dans son ancien établissement. Des faits de nombreuses fois signalés par ses parents... Depuis ce drame, une association financée par l'Education Nationale a vu les sollicitations téléphoniques multipliées par trois. Mais les moyens sont loin d'être suffisants pour répondre à tous ces appels à l'aide de parents impuissants... Les psychologues écoutants ne parviennent à répondre qu'à un quart de ceux-ci.

Alors que L'académie de Versailles a été sérieusement mise en cause pour sa négligence envers la détresse de Nicolas (et d'autres), celle d'Amiens a accepté d'expliquer aux journalistes d'Envoyé spécial comment elle gérait les situations similaires.

"Harcèlement : l'école en faute ?" est le titre du deuxième reportage sur le sujet, diffusé ce 5 octobre 2023. Cette fois, les journalistes d'Envoyé spécial se sont interrogés sur la responsabilité des adultes au sein des établissements scolaires. A l'instar de la famille de Dinah, disparue en octobre 2021à l'âge de 14 ans, des familles décident de porter plainte contre certains personnels de l’établissement. "Je veux que le collège avoue ses fautes, que ma fille soit considérée comme une victime", a ainsi affirmé la maman de Dinah, qui reproche aux adultes du collège de ne pas avoir aidé sa fille.

Les harceleurs se trouvent parfois parmi le personnel de l'établissement

Pour qu'un tel drame n'arrive plus jamais, certains personnels d'établissements scolaires suivent une formation sur le harcèlement. Les caméras d'Envoyé spécial ont ainsi assisté à une session de formation assurée par un certain Jean-Pierre Bellon, dans l'Académie de Rennes. En plus d'expliquer comment s'adresser aux élèves harceleurs pour désamorcer les cas de harcèlement, le formateur pointe du doigt le comportement de certains professeurs, qui humilient leurs élèves en classe.

"Quand on laisse un élève sécher lamentablement au tableau pendant un quart d'heure sous des commentaires blessants, quand on rend des copies dans un ordre précis et en lançant des remarques assassines dès qu'il y a une mauvaise note, lorsqu'on se moque d'un élève en plein cours, qu'on reprend son surnom etc, on fabrique du harcèlement !", a-t-il soulevé. "C'est comme si le prof désignait la cible et l'abandonnait aux morsures de la meute", a-t-il ensuite poursuivi.

Il n'en fallait pas plus pour que les internautes abondent en son sens sur X, et partagent leurs expériences traumatisantes avec l'un de leurs anciens professeurs.

Dans la même veine, la suite du reportage a fait état d'un cas de harcèlement de la part d'une enseignante-directrice dans un village. Une professeure qui s'adonnait à des séances quotidiennes d'humiliation verbale à l'encontre de certains élèves : "la maîtresse dit régulièrement que je suis bête, que je suis tombé sur la tête à la naissance et que je finirai sous les ponts en mangeant des peaux de bananes pourries", a ainsi témoigné l'un d'entre eux. L'enseignante, qui a reconnu les faits, a obtenu sa mutation dans le sud-ouest. Elle était en charge d'une classe de CP/CE1 au moment du tournage. Un laxisme inadmissible de la part de l'Education Nationale selon les internautes.

Vidéo. Léna Situations s'exprime dans Envoyé spécial sur le harcèlement scolaire