Entretien. ‘‘Au Québec, je vois beaucoup d’expats français qui restent, mais beaucoup aussi qui repartent’’

On estime qu’entre 3 000 et 4 000 Français s’installent chaque année au Québec. Arrivée en 2002, Nathalène Chapuis accompagne de nombreux expats sur place.

Courrier Expat : Qu’est-ce qui a vous a fait choisir le Québec pour amorcer un nouveau chapitre de votre vie ?

Mon ex-mari est québécois et nous nous sommes installés au Québec, après avoir vécu aux États-Unis, afin d’essayer quelque chose de nouveau. J’ai décidé de rester après la fin de cette relation. J’ai trois enfants qui sont plus québécois que français. J’ai refait toute ma carrière et je suis établie ici de façon définitive.

Avez-vous vécu des situations particulières dues à votre statut d’immigrante ?

J’ai commencé mon dossier d’immigration quand j’étais à Paris, avant de partir pour les États-Unis. Et puis mon dossier a été perdu, j’ai eu alors un statut non officiel pendant une assez longue période, notamment pendant que je reprenais mes études au Québec. Je n’étais pas prise en charge par le régime d’assurance-maladie alors que mon mari et mes enfants étaient canadiens et bénéficiaient de cet avantage. Je ne pouvais pas non plus toucher d’allocations familiales pour mes enfants. J’ai fini par être régularisée en 2004.

C’était un défi de plus pour votre intégration ?

Lorsque j’étais en France et aux États-Unis, je vivais dans une insécurité permanente. A Paris, je me suis fait agresser plusieurs fois. A Chicago, je voyais assez souvent des policiers arrêter des gens, les plaquer sur leur voiture de police… Au Québec, je me sentais en sécurité et je trouvais que c’était vraiment un endroit adéquat pour élever mes enfants. Et puis, il y a ici plein d’autres manières de penser, de processus différents auxquels on s’habitue.

Justement, avez-vous recommencé une partie de vos études de notaire une fois arrivée à Montréal ?

J’ai refait à peu près quatre ans d’études à l’université. C’est toujours exigé – il y a beaucoup d’évolutions dans le domaine des équivalences des diplômes, mais pas dans le

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