Ces entreprises occidentales qui poursuivent leurs activités en Russie

PepsiCo, le géant américain de l’agroalimentaire, a bel et bien décidé en 2022 l’arrêt de la production de sa boisson phare en Russie. Pourtant, le groupe a gardé un pied sur le sol russe : “Il possède toujours dans le pays une entreprise laitière qui emploie directement 20 000 personnes et indirectement 40 000 travailleurs”, relève le Financial Times.

Tout comme PepsiCo, des centaines d’entreprises occidentales sont restées en Russie bien qu’elles aient annoncé, à la suite de l’invasion de l’Ukraine, leur intention de quitter au plus vite le pays. Elles seraient au total plus de 2 100, selon le décompte de la Kyiv School of Economics. Contre un peu plus d’un millier qui, conformément à leurs engagements, ont très fortement réduit leurs activités, et 387 exactement qui les ont totalement liquidées.

Beaucoup se sont heurtées aux multiples embûches administratives tendues par Moscou, qui a aussi progressivement augmenté le coût du départ en imposant une réduction de 50 % sur les actifs provenant de pays “hostiles” vendus à des acheteurs russes, ainsi qu’une “taxe de sortie” minimale de 15 %.

Dès septembre 2022, Air Liquide a ainsi fait savoir qu’un protocole d’accord pour la cession de ses activités à l’équipe de ses manageurs locaux était signé. Mais depuis, l’entreprise attend toujours l’accord du Kremlin. Le brasseur danois Carlsberg est quant à lui paralysé par une interminable bataille juridique avec Moscou – l’un de ses anciens dirigeants est d’ailleurs en prison.

Un certain manque de transparence

PepsiCo, lui, avance un autre type de justification. “En tant qu’entreprise agroalimentaire, nous devons plus que jamais rester fidèles à la dimension humanitaire de notre activité. Nous avons la responsabilité de continuer à proposer nos autres produits en Russie”, explique Ramon Laguarta, le PDG du groupe.

“On note un certain manque de clarté sur les désinvestissements revendiqués par certaines entreprises”, souligne pour sa part le Financial Times.

Ainsi la banque autrichienne Raiffeisen, qui avait initialement annoncé son départ, a-t-elle depuis lors diffusé des dizaines d’offres d’emploi en Russie, ce qui laisse penser qu’elle n’est pas près de cesser ses activités dans le pays. De même, les vêtements distribués par le leader polonais de la fast fashion LPP sont toujours disponibles à Moscou, alors même que le groupe est censé avoir quitté le marché russe après la vente de ses magasins à un consortium chinois “non identifié”.

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