Les entreprises moins partantes que prévu pour le CICE

Tête de gondole de la «politique de l'offre» menée par le gouvernement, le crédit d'impôt se heurte encore à la méfiance ou au manque d'intérêt des entreprises.

Démarrage poussif pour le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi. Lancé l'an dernier, le CICE destiné aux entreprises et censé alléger leur masse salariale a moins séduit que prévu, selon un rapport présenté aujourd'hui par France Stratégie (un commisariat rattaché à Matignon). Autre enseignement : les grandes entreprises sont les principales bénéficiaires de ce dispositif, devant les PME.

Le CICE, comment ça marche ?

L'objet du dispositif est d'augmenter la marge de manœuvre financière des entreprises, afin de leur permettre d'investir, d'embaucher ou tout simplement de regonfler leur trésorerie. Il est calculé à partir de la masse salariale de la compagnie - et plus précisément des salariés dont la rémunération est inférieure à 2,5 fois le Smic. Le montant du CICE équivaut à 4% du total de ces salaires. Cette somme est alors déduite de l'impôt sur les sociétés - éventuellement sur plusieurs années. Pour certaines sociétés, par exemple les PME, elle peut aussi être restituée immédiatement.

Le CICE doit progressivement monter en puissance : l'année prochaine, il représentera 6% des salaires inférieurs à 2,5 Smic. Son coût devrait alors dépasser les 20 milliards d'euros, avant d'approcher les 24 milliards vers 2018.

Quel bilan pour la première année ?

Ignorance de la part des entreprises ? Méfiance, manque d'intérêt ? Le CICE n'a pas suscité chez elles autant d'enthousiasme qu'espéré. La somme totale exigible de leur part devait se monter à 12,3 milliards d'euros. Mais en septembre, seuls 8,7 milliards d'euros de créance avaient été déclarés par les entreprises - chiffre qui devrait atteindre 10,8 milliards à la fin de l'année. Restera donc un écart conséquent avec les prévisions, que France Stratégie peine à (...)

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