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"Entre chaque prise, je pleurais": une femme dénonce les conditions de tournage pour le site porno "Jacquie et Michel"

"Entre chaque prise, je pleurais": une femme dénonce les conditions de tournage pour le site porno "Jacquie et Michel"

Une jeune femme raconte pour BFMTV avoir tourné dans des films pornographiques pour rembourser ses dettes. Mais les conditions prévues dans son contrat n'ont pas été respectées.

Dix ans après, les souvenirs sont toujours pugnaces. Lucie* a tourné dans des films pornographiques pour la plateforme en ligne "Jacquie et Michel". Elle dénonce aujourd'hui pour BFMTV des pratiques de tournage contraires à celles établies par contrat, alors que le site est visé par une enquête sur des soupçons de dérives dans le porno amateur.

"Entre chaque prise, je pleurais et je leur disais: 'je ne peux pas, c'est douloureux, ça fait mal'. Mais plus je disais ça, plus ils y allaient forcément", dénonce-t-elle.

C'était pour elle à l'époque, la seule façon de rembourser ses dettes. Lucie raconte comment, des années plus tôt, elle a tourné dans plusieurs vidéos pornographiques ensuite publiées en ligne sur le site "Jacquie et Michel".

"Ils m'ont contacté par mail en me proposant de toucher beaucoup d'argent en échange de films rémunérés", explique-t-elle.

200 euros pour une demi-journée de tournage

La plateforme promet à la jeune femme qu'elle touchera 1000 euros par tournage. En plus du contrat établi, Lucie signe un formulaire dans lequel sont précisées les pratiques sexuelles, le genre des partenaires et qui garantit que son visage soit flouté. Mais rien de tout ça n'est ensuite respecté.

"Je me suis retrouvée à faire des demi-journées de tournage pour un peu plus de 200 euros", dénonce-t-elle.

Elle explique aussi ne pas être écoutée lorsqu'elle se plaint de pratiques non prévues dans le contrat.

"J'avais beau dire 'aïe', ils faisaient une pause de 30 secondes et ils reprenaient", confie-t-elle.

Le nom de la jeune femme diffusé

Le site diffuse également le nom de la jeune femme, son âge, l'adresse de son domicile, ainsi que son lieu de travail sans son accord.

"À partir du lendemain de la diffusion, tous mes collègues étaient au courant et ils m'ont fait la misère au travail. (...) Je n'étais plus vraiment leur collègue, j'étais la chose qu'ils voulaient se taper", se souvient-elle.

La situation n'étant plus tenable, Lucie préfère démissionner. "Je me suis barrée du jour au lendemain, je n'avais pas le choix", confie-t-elle.

Si Lucie n'a collaboré avec le site que pendant deux mois, les vidéos auxquelles elle a participé sont en revanche restées neuf ans sur la page d'accueil du site Jacquie et Michel.

Les vidéos sont aujourd'hui toujours présentes en ligne sur d'autres sites, mais la jeune femme a fait le choix de ne pas porter plainte par peur de la prise en charge par les forces de l'ordre et du regard des policiers.

Le propriétaire du site Jacquie et Michel et quatre autres personnes ont été placés en garde à vue pour "viols" et "proxénétisme" mi-juin.

*Le prénom de la jeune femme a été modifié à sa demande

Article original publié sur BFMTV.com

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