Entre “bolsonarisme” et inflation, Lula redevient le président d’un pays “qui n’est plus le même”

Dans la nuit de Brasília, la capitale, les sympathisants de Jair Bolsonaro sont à genoux, priant, tête dans les mains, avec le maillot de l’équipe nationale de football, devenu un symbole du désormais ex-président, sur le dos. Mille kilomètres plus au sud, sur l’immense avenue Paulista, à São Paulo, ils sont des milliers à fêter le retour à la tête du pays de Luiz Inácio Lula da Silva, douze ans après la fin de son précédent mandat. “Une mer de rouge, la couleur du Parti des travailleurs (PT)”, décrit la BBC.

Lula, chemise bleue aux manches remontées, prend le micro. “Tout d’abord, je veux remercier Dieu”, dit-il, cité par le Correio Braziliense. “Ce n’est pas une victoire pour moi, ni pour le PT ni pour les partis qui m’ont soutenu dans cette campagne ; la victoire appartient au peuple brésilien. C’est la victoire d’un immense mouvement démocratique qui s’est formé au-dessus des partis politiques, des intérêts personnels, des idéologies, pour que la démocratie gagne”, s’enflamme celui qui entamera, le 1er janvier 2023, un troisième mandat à la tête du pays. Du jamais-vu depuis le retour de la démocratie au Brésil dans les années 1980.

“Notre engagement le plus urgent est d’éliminer à nouveau la faim”, ajoute Lula, promettant de protéger l’Amazonie et déclarant : “Nous sommes un seul peuple.” Il n’y a pas “deux Brésil”, affirme-t-il.

L’écart entre les deux candidats lors de ce second tour a pourtant été le plus petit de l’histoire, indique The Rio Times : 50,89 % des voix pour Lula, 49,11 % pour Bolsonaro. Soit environ 2 millions de votes d’écart sur 120 millions de Brésiliens s’étant rendus aux urnes.

Alors, comme le remarque The New York Times, “l’inquiétude demeure quant à la santé d’une des plus grandes démocraties du monde”. Pendant des mois, M. Bolsonaro a attaqué la légitimité des institutions et dénoncé le risque de fraude électorale. “Maintenant, une partie du pays se demande : acceptera-t-il sa défaite ?” souligne le quotidien.

Le média conservateur O Antagonista semble avoir la réponse. Non, l’ex-dirigeant d’extrême droite n’appellera pas tout de suite son vainqueur. Et non, il n’a pas “l’intention de remettre en question le résultat”. Selon plusieurs journaux brésiliens, M. Bolsonaro, premier président à ne pas être réélu, aurait refusé toute visite à son domicile dimanche, y compris de ses proches.

[...] Lire la suite sur Courrier international