"Je me suis entraînée pour mon challenge personnel": les confidences d'Anne Hidalgo avant sa baignade dans la Seine

La maire de Paris se prépare à se jeter dans le grand bain. Anne Hidalgo se baignera dans la Seine "le 23 ou le 30 juin", précise l'intéressée, ce jeudi 23 mai dans la matinée, en marge d'une visite presse de l'exposition "Paris !".

Une exposition qui ouvrira au public à partir de ce samedi 25 mai à l'Hôtel de ville et dont une partie sera consacrée à la baignade dans la Seine. La date du plongeon de l'élue dépendra, elle, des conditions météorologiques et sanitaires de la Seine.

"Je me suis un peu entraînée en piscine pour mon challenge personnel", confesse Anne Hidalgo lors d'une rencontre avec plusieurs journalistes à laquelle BFM Paris Île-de-France a participé. "Je montrerai que je sais bien nager", a-t-elle indiqué.

"Un rêve de gosse"

"La conquête du fleuve est un truc de dingue. C'est un objet de discussion depuis longtemps. La Seine a longtemps été considérée comme un égout. Maintenant, comme une rivière. La Seine, on en parle dans le monde entier", assure-t-elle, intarissable sur le sujet.

L'édile espère également que l'exemple de la Seine essaime à l'international. "Si c'est possible à Paris, alors ce sera possible ailleurs. On va cranter quelque chose qui va donner. Je pense à la Tamise, à tous les fleuves".

Pour Anne Hidalgo, c'est "un rêve de gosse" que de pouvoir plonger dans le fleuve parisien. "Quand on est gamin, on avait qu'une envie, c'est de se baigner dans une rivière ou dans un lac."

Emmanuel Macron, le maire d'Athènes, l'ambassadeur d'Allemagne...

Pour le grand plongeon qui se fera à l'aide "d'un ponton", la maire convie régulièrement des personnalités politiques à se joindre à elle. "J'invite régulièrement du monde à venir se baigner", assume-t-elle, tout en professant qu'il y "aura beaucoup de monde". Des maires étrangers devraient d'ailleurs venir pour ce premier plongeon.

"Les maires d'Athènes, de Tirana ou encore l'ambassadeur d'Allemagne m'ont dit qu'ils viendront", a détaillé Anne Hidalgo à BFM Paris Île-de-France.

Quant au président de la République Emmanuel Macron, "je l'ai invité, il sera le bienvenu s'il est là", a-t-elle ajouté.

Les préfets de Paris Marc Guillaume et de Police Laurent Nuñez seront également présents. Toutefois, il est encore incertain qu'ils se baignent. "Laurent (Nuñez) sera plutôt à côté sur un bateau de la brigade fluviale", dévoile la maire de Paris.

Parmi les autres conviés par la maire se trouvent aussi des représentants des pompiers de Paris, un équipage du porte-avions Charles de Gaulle, ou encore des membres du GIGN. "On montre que l'on peut nager dans la Seine", souffle la maire de Paris.

Anne Hidalgo espère que "les mentalités vont évoluer" sur la baignade dans la Seine, alors qu'elle laisse encore dubitative de nombreux Parisiens. "On aura une signalétique pour indiquer les conditions sanitaires. Les datas seront données", tente de rassurer Anne Hidalgo.

"On pourra nager dans la Seine quand les données sont compatibles comme à La Villette", assure là encore l'élue.

"Il y aura des blocs sanitaires discrets, quelques douches"

À l'été 2025, la ville de Paris accueillera trois sites de baignade gratuits: vers Bercy (12e), dans le Bras Marie (4e) et dans le Bras de Grenelle (15e). "Les bras sont bien parce que ça permet de fermer la navigation et de préserver les espaces de baignade", développe-t-elle.

"Ça va changer le visage de la ville en été". Sur ces lieux de baignade aux niveaux des bras, la maire précise que "ce ne sera pas comme au bassin de la Villette. Il n'y aura pas de filet au fond". Quant à celui de Bercy, il sera "sur un mode de bassin" comme à la Villette.

"Je ne bloquerai pas s'il y a d'autres sites de baignade dans Paris sur la Seine", assure à BFM Paris Île-de-France Anne Hidalgo.

Elle poursuit: "Mais il faudra laisser vivre les trois premiers sites, que les Parisiens et les visiteurs s'approprient le fleuve et la baignade. Je ne souhaite pas que ce soient de grosses infrastructures. Quand on a commencé à en parler, c'était tout juste que l'on allait construire une piscine olympique. J'ai dit 'non, vous arrêtez les bêtises'. C'est un milieu naturel. Vous verrez le dispositif du 23 ou du 30 juin sera similaire avec un ponton", précise-t-elle à BFM Paris Île-de-France.

Des bactéries fécales dans les eaux

"L'idée est d'avoir le minimum de dispositif sur le quai. Un peu comme à la plage. Il y aura des blocs sanitaires discrets, quelques douches. Ce ne sera pas en mode piscine", conclut Anne Hidalgo.

L’annonce de ce plongeon n’est évidemment pas passée inaperçue. Sur les quais de Seine, les Parisiens restaient sceptiques ce jeudi 23 mai sur la baignabilité du fleuve. "Je pense que sa couleur est un peu hasardeuse et les effluves qui s’en dégagent ne donnent pas forcément envie de piquer une tête", déclare au micro de BFM Paris Île-de-France, Pierre-Louis.

L’inquiétude de ces Parisiens est corroborée par les résultats des études de la fondation Surfrider. L’ONG a effectué récemment des prélèvements dans la Seine sur la section qui accueillera les épreuves aquatiques des Jeux olympiques et paralympiques. Les données observées montrent la présence importante de bactéries fécales dans les eaux.

Article original publié sur RMC Sport