Enseignement supérieur privé : un secteur hors de contrôle ?

Des élèves de terminale devant le lycée Albert-Calmette, à Nice   - Credit:SYSPEO/SIPA / SIPA / SYSPEO/SIPA
Des élèves de terminale devant le lycée Albert-Calmette, à Nice - Credit:SYSPEO/SIPA / SIPA / SYSPEO/SIPA

S'il occupe une place désormais prépondérante dans l'enseignement supérieur français, le privé lucratif complexifie l'offre de formations au point de la rendre parfois illisible pour les familles. Comment en est-on arrivé là ? Troisième et dernier volet de notre série sur les méandres de l'enseignement supérieur privé lucratif.

« Personne n'avait prévu tout ça. » Aurélien Cadiou, président de l'Association nationale des apprentis de France (Anaf), a beau repenser aux consultations qui ont précédé la mise en place de la loi avenir professionnel, il est formel : « Personne n'aurait imaginé que celle-ci ferait à ce point exploser l'enseignement lucratif privé. Pas dans ces proportions, pas avec ces conséquences sur les finances de l'État », dit-il en déplorant l'avènement sur le marché de l'enseignement supérieur des « officines » des établissements, dont le but, dit-il, est de « récupérer un maximum d'argent de l'apprentissage ». Pourtant, lorsqu'on repasse le film, tous les ingrédients étaient là.

C'était en 2017. Emmanuel Macron, qui vient d'être réélu, annonce une réforme de la formation professionnelle. Objectif : mieux insérer les jeunes sur le marché de l'emploi et ainsi faire baisser le chômage. Et, pour cela, le président a décidé d'ouvrir les vannes de l'apprentissage, dispositif jusque-là contrôlé par les régions. Ces dernières décidaient du nombre de places à offrir en fonction des besoins et de l'argent disponible. Avec la réforme, la tâche incombe [...] Lire la suite