Enseignante tuée à Saint-Jean-de-Luz: comment va se dérouler l'enquête?

Des policiers près du collège et lycée Saint-Thomas d'Aquin à Saint-Jean-de-Luz.  - Gaizka Iroz
Des policiers près du collège et lycée Saint-Thomas d'Aquin à Saint-Jean-de-Luz. - Gaizka Iroz

Ce mercredi peu avant 10h, au lycée Saint-Thomas d'Aquin de Saint-Jean-de-Luz, un élève de 16 ans a porté un coup de couteau au sternum de sa professeure d'espagnol. Cette femme âgée de 52 ans a succombé à ses blessures. L'acte - dont les motivations demeurent inconnues - accompli, le meurtrier présumé s'est réfugié dans une salle de cours voisine où il a échangé avec un enseignant. Il a alors été interpellé et placé en garde à vue.

Une garde à vue qui pourra durer 48 heures

C'est la police judiciaire de Bordeaux qui est chargée de cette enquête, ouverte par le procureur de la République de Bayonne, Jérôme Bourrier, sous le chef d'"assassinat". Le lycéen de 16 ans a d'abord été emmené dans les locaux du commissariat de police de Saint-Jean-de-Luz. Il a cependant été placé en garde à vue dans ceux de la police judiciaire de Bayonne, selon une précision livrée plus tard par le procureur.

Pour décider de l'y maintenir ou non, il s'est d'abord agi de déterminer son état psychiatrique et la compatibilité de celui-ci avec cette procédure de garde à vue. Ce double enjeu était au centre des investigations initiales dans la mesure où le suspect a affirmé avoir été poussé au crime par des "voix".

Selon une source proche enquête à BFMTV, l'examen médical conduit après le drame a toutefois conclut que l'état de santé de l'adolescent permettait aux enquêteurs de l'entendre.

Un jeune inconnu des services de police

À ce stade, l'élève est placé en garde à vue pour les prochaines 24 heures. Ce régime pourra éventuellement être prolongé d'un jour supplémentaire si le ministère public statue en ce sens jeudi, pour un total éventuel de 48 heures. Le suspect a beau être un adolescent, c'est la forme classique de la garde à vue qui s'applique, et ce pour deux raisons: il est âgé de 16 ans et il s'agit de faits criminels.

Maintenant qu'il a été établi qu'il pouvait être entendu, le lycéen devra se choisir un avocat - ou se voir désigner un avocat commis d'office. Une fois le gardé à vue accompagné de son conseil, les enquêteurs tâcheront de faire la lumière sur le passage à l'acte de ce jeune jusqu'alors inconnu des services de police, et ne faisant l'objet d'aucune mention au Traitement d'antécédents judiciaires (le Taj).

Origine du couteau, préméditation éventuelle du geste: les zones d'ombre à dissiper

En parallèle à ces premières auditions, les effectifs de police devaient se transporter sur place, en l'occurrence au lycée Saint-Thomas d'Aquin de Saint-Jean-de-Luz, afin d'y mener les premières constations. D'après les informations recueillies par BFMTV auprès d'une source proche de l'enquête, celles-ci étaient déjà en cours au début de l'après-midi. Concrètement, les policiers ont à charge de conduire l'analyse technique et scientifique des lieux du crime. Au centre de leurs recherches: le couteau. Ils s'attacheront en effet à relever d'éventuelles traces et empreintes sur l'arme blanche.

Il leur faudra encore répondre à d'autres questions et lever de nombreuses incertitudes. A-t-il acheté son couteau, l'a-t-il emporté depuis chez lui ou trouvé au sein du lycée? A-t-il prémédité son geste ou celui-ci était-il gratuit? Un litige l'opposait-il à l'enseignante?

Pour l'heure, l'enquête ayant été placée sous le chef d'assassinat, elle explore donc la piste d'un meurtre avec préméditation. Mais, comme l'a précisé le procureur Jérôme Bourrier lors du point presse tenu avec le ministre de l'Éducation nationale, les faits pourraient être requalifiés suivant les premiers éléments dégagés par les investigations.

L'audition des témoins de concert avec une cellule médico-psychologique

Les policiers se tourneront en direction des proches et des amis du lycéen afin d'y voir plus clair. Ils mèneront aussi l'audition de témoins des faits, à commencer par les camarades de classe du meurtrier présumé.

Du moins entendront-ils les lycéens en état de livrer leurs dépositions. Au vu de la nature particulièrement sensible de ce jeune public, les policiers travailleront de concert avec la cellule médico-psychologique mise sur pied.

Article original publié sur BFMTV.com