Une enquête ouverte sur les permanents FN au Parlement européen

Le Front national a-t-il abusivement fait rémunérer certains de ses permanents sur des fonds européens ? Le parquet de Paris a ouvert une enquête à ce sujet, soupçonnant des irrégularités dans l’emploi d’une vingtaine d’hommes et de femmes comme assistants des eurodéputés du FN au Parlement européen. Quatre de ces personnes sont des assistants «accrédités», censés résider à Strasbourg ou à Bruxelles ; les seize autres sont des assistants «locaux», réputés travailler pour leur député dans son pays d’origine. Tous sont rémunérés à ce titre ; or, ces personnes figurent dans l’organigramme du Front national et consacrent manifestement l’essentiel de leur temps à ces fonctions internes.

«Parmi les assistants locaux concernés, dix ont conclu un contrat de travail qui indique comme adresse d’exécution [celle] du siège du Front national à Nanterre» plutôt qu’un lieu lié à leur fonction d’assistant, détaillait l’institution de Strasbourg. «On ne peut pas être payé par le Parlement européen et travailler pour un parti», avait résumé le président de l’Assemblée, l’Allemand Martin Schulz. Celui-ci avait annoncé le 9 mars avoir saisi l’organisme antifraude de l’UE, l’Olaf, et transmis le dossier à la justice française - s’agissant de ressortissants de l’Hexagone. Une procédure à laquelle celle-ci vient donc de donner suite. Le préjudice financier pourrait atteindre 7,5 millions d’euros sur l’ensemble de la législature, selon le Parlement européen.

En réponse, Marine Le Pen avait dénoncé une «vaste manipulation politique», «sur instruction» selon elle de Manuel Valls pour nuire au FN à l’approche des élections départementales. Le parti d’extrême droite était arrivé en tête en France aux élections européennes l’année dernière, avec 24,86%, ce qui lui avait permis de passer de trois sièges à vingt-trois au Parlement européen.

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