Les Enfants des Justes (France 2) : "Au départ, Mathilde Seigner n’était pas très motivée..."

Qu’est-ce qui vous a poussé à adapter ce roman de Christian Signol sur l’histoire d’un couple périgourdin, passeur de réfugiés en zone libre ?

Fabien Onteniente : Depuis l’enfance, j’adore l’Histoire, surtout la période 1939-45. Cette époque révèle bien le comportement des individus. J’aimais les films qui s’y rapportent : L’Armée des ombres, La Traversée de Paris... France TV et Mediawan m’ont permis de réaliser le mien.

On ne soupçonnait pas, chez vous, cette attirance pour le drame…

Détrompez-vous : je suis d’une nature mélancolique. Je tiens ça de mes origines pieds-noirs. Mon père ne s’est jamais remis de la guerre d’Algérie. On sentait cette tristesse, le dimanche. Je me suis réfugié dans la comédie pour fuir cette morosité à la maison.

Pourquoi choisir Mathilde Seigner et Gérard Lanvin pour jouer Blanche et Virgile, les passeurs ?

J’ai repris le casting de Camping. Au départ, Mathilde n’était pas très motivée. Elle venait de subir, coup sur coup, la perte de son père (le photographe Jean-Louis Seigner, ndlr), puis celle d’Yves Rénier. Elle était abattue. Je lui ai présenté le scénario. Après réflexion, elle m’a dit oui et a appelé Philippe Torreton, Sophie Guillemin, Cyril Lecomte pour compléter le casting. Gérard Lanvin, lui, a donné son accord à condition que l’on retravaille le scénario. On a bossé en famille. J’ai appelé Danièle Lebrun, grande dame de la télévision, que j’avais fait tourner dans Disco. Elle a fait preuve d’un courage extraordinaire, en venant jouer, alors que son mari s’était éteint la veille. Quant au rôle de Sarah, la petite Juive recueillie par Virgile et Blanche, il est interprété par Ambre Pallas. Cette gamine illumine le film de son sourire : un vrai soleil.

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