Enfants forcés à des actes sexuels sur Snapchat: un récidiviste condamné à 17 ans de réclusion

Le "prédateur" de Snapchat. Ce jeudi 14 mars, Emmanuel D., 40 ans, a été condamné à 17 ans de réclusion criminelle, assortie d'une peine de sûreté de 11 ans, pour avoir forcé des adolescents à accomplir des actes sexuels filmés sur Snapchat, impliquant parfois des jeunes enfants, rapporte La Dépêche.

Le père de famille était jugé depuis vendredi dernier devant la cour criminelle de Haute-Garonne pour des faits qualifiés "d'épouvantables" par l'avocat général.

25 victimes

Au total, 25 enfants, réparties dans toute la France, ont été manipulées par le prévenu de 40 ans qui se faisait passer pour un jeune homme, à l'aide d'un faux profil depuis son domicile à Cugnaux, près de Toulouse.

Sous la menace, l'homme était parvenu à obtenir des adolescentes qu'elles se livrent devant l'écran à des caresses ou des actes sexuels impliquant par moment leur petit frère, des garçons âgés de 5 à 11 ans selon les cas, indique l'AFP.

Déjà condamné à six reprises, dont la dernière à sept ans de prison pour violence avec arme sur mineure, l'accusé a reconnu les faits et exprimé des regrets. Lors de l'audience, son avocat, Me Brice Zanin, a mis en avant le repentir de cet homme piégé par "ses démons", rapporte La Dépêche.

"Il a au cours des débats réussi à mettre un mot sur cela, il a reconnu son côté pédophile, c'est un pas immense dans sa tentative de rédemption", a-t-il plaidé.

Debout dans le box, le quadragénaire a déclaré qu'il espérait que ses victimes puissent "aller de l'avant". "Je m'excuse pour tout le mal que j'ai fait. J'ai détruit des vies", a-t-il ajouté.

"Un prédateur, un danger public"

Mercredi, l'avocat général a quant à lui rappelé les précédentes condamnations de l'accusé, notamment la première en 2011 pour les attouchements commis sur sa demi-soeur ou sa nièce.

"Ni la peur du juge, ni des murs d'une prison ne l'arrêtent. C'est un prédateur, un danger public", a-t-il affirmé selon l'AFP.

Les agressions pour lesquelles Emmanuel D. a été jugé cette semaine ont été commises entre septembre 2020 et juin 2021, quelques mois seulement après sa sortie de prison, alors qu'il était sous le coup d'une interdiction d'entrer en contact avec des mineurs.

"Il est atteint d'un mal incurable, c'est un homme profondément pervers. Il n'a jamais tiré le moindre enseignement de ses condamnations judiciaires. Il a un bracelet électronique et continue d'agresser des enfants", avait déclaré mercredi Clémence Doumenc, avocate de deux victimes originaires de Toulouse et Lyon.

La peine de 17 ans de prison et plusieurs obligations comme celle d'indemniser les victimes ont été requises par le tribunal. Emmanuel D. a également l'interdiction d'exercer toute activité en lien avec des mineurs et d'entrer en contact avec ces derniers.

Article original publié sur BFMTV.com