Encelade, satellite de Saturne, crache de l’eau sur des milliers de kilomètres
Un gigantesque panache d’eau a été expulsé depuis la surface d’Encelade, lune de Saturne qui abrite un océan sous sa croûte de glace et réunirait les meilleures conditions d’habitabilité au sein du Système solaire, hormis notre planète. Il a été détecté par le télescope spatial James-Webb. Dans les mois qui viennent, ses instruments chercheront à détecter de possibles biosignatures provenant de la lune océan.
10.000 kilomètres, soit environ la distance d’un vol entre Paris et Shanghai sur la côte est de la Chine. Telle est la longueur de l’immense panache d’eau qui a été expulsé depuis la surface d’Encelade — un des satellites naturels de Saturne qui mesure quelque 500 kilomètres de diamètre et fascine les exobiologistes en raison de l’océan d’eau liquide et salée qu’il abrite sous une épaisse croûte de glace.
Rayures de tigre sur Encelade
Ce n’est certes pas la première fois que de telles gerbes sont détectées autour de cette petite lune, au niveau du pôle sud en particulier où des stries appelées "rayures de tigre" parsèment la surface. Depuis 2005, la sonde Cassini (écrasée en 2017 dans l’atmosphère de Saturne) en avait décelées et analysées des dizaines en passant notamment au travers. Elles contenaient non seulement de l’eau, sous forme de vapeur et de glace, mais aussi du méthane, de l'ammoniac, de l'oxygène, du dioxyde de carbone, de l'hydrogène moléculaire, des sels de sodium et des composés aromatiques, ainsi que d’autres molécules organiques complexes formées de centaines d’atomes.
Autant d’éléments qui, sur Terre, permettent de synthétiser des acides aminés, ingrédients de base des protéines. Avec Europe (autre lune océan qui orbite pour sa part autour de Jupiter), Encelade réunit ainsi les meilleures conditions d’habitabilité dans le Système solaire, à l’exception de notre planète. Contrairement à Mars, qui aurait pu être favorable à la vie il y a environ 4 milliards d’années (et où le rover Persévérance cherche les traces fossilisées d’une vie passée), Encelade pourrait abriter par conséquent des systèmes biologiques "actuels", sous forme de microbes notamment. En théorie, certaines des molécules organiques détectées par la sonde Cassini pourraient même provenir de tels micro-organismes…
Schéma illustrant l'océan subglaciaire d'Encelade qui serait réchauffé et alimenté par des sources hydrothermales.
Les yeux surpuissants du James-Webb
Les jets de matière [...]
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